Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, madame et monsieur les secrétaires d'État, permettez-moi de commencer mon intervention par une citation : « Les décisions dites non écologiques devront être motivées et justifiées comme ultime et dernier recours. [...] Nous allons appliquer immédiatement ce principe à la politique des transports. Le priorité ne sera plus au rattrapage routier mais au rattrapage des autres modes de transport. » Ainsi s'exprimait le Président de la République, le 25 octobre dernier, dans son discours de clôture du Grenelle de l'environnement. De tels propos donnent l'impression que nous sommes tous devenus écologistes. Si tel était le cas, nous serions les premiers à être satisfaits. En effet, nous avons eu trop longtemps de prêcher dans le désert, monsieur le ministre, pour des idées qui paraissaient utopiques et qui sont aujourd'hui d'ardentes nécessités.
Durant les cinq dernières années – inutile de remonter très loin en arrière –, nous avons trop souvent entendu des discours anti-écologiques. Nous sommes aujourd'hui, malheureusement, obligés de constater qu'il n'y a eu aucune mesure sérieuse d'anticipation de la hausse des prix du pétrole, laquelle était pourtant inéluctable. Je me souviens aussi du ton un peu gêné de M. Bussereau, déjà en charge des transports, lorsqu'il tentait de justifier la suppression des crédits de l'État pour les transports en commun urbains, dans le précédent gouvernement.
Désormais, nous n'aspirons qu'à tourner la page, à être en rupture, comme dirait sans doute le Président de la République, avec les politiques du passé. Passons enfin à l'action ! Cela devrait être notre seul mot d'ordre. Mais si l'on note un progrès dans les discours, les actes se font attendre, quand ils ne sont pas, malheureusement, en contradiction flagrante avec la profession de foi du Grenelle. Je ne citerai que deux exemples qui illustrent parfaitement ce sentiment. Quelques jours seulement après les conclusions du Grenelle, M. le secrétaire d'État annonce que rien n'est changé en ce qui concerne le projet d'autoroute Pau-Langon.