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Intervention de Bernard Pottier

Réunion du 14 septembre 2011 à 14h00
Mission d'information relative à l'analyse des causes des accidents de la circulation et à la prévention routière

Bernard Pottier, président de l'Association Prévention routière :

Absolument contre. Les études montrent bien sûr une perte d'attention particulière lorsqu'on pianote son numéro, mais surtout une perte de concentration ensuite. Cela n'a rien à voir avec le cas où le conducteur discute avec son passager, parce que celui-ci voit la route en même temps que lui. Le directeur commercial qui dit à son VRP que son plus gros client est en train de le lâcher, lui, ne voit pas ce qui se passe. Les chercheurs ont mis en évidence en particulier un rétrécissement du champ visuel du conducteur.

Tout cela débouche sur une répression accrue, et je sais que c'est une véritable problématique. Notre vocation, c'est la prévention. Dire qu'éduquer les enfants en maternelle aurait permis de sauver autant de vies que les radars et le permis à points serait une vaste hypocrisie, mais si l'on veut dépasser un jour la peur du gendarme et obtenir un véritable changement des comportements, ce sera en enracinant dès le plus jeune âge des réflexes de route partagée. Tous les grands-parents ont entendu un jour un petit leur dire qu'ils n'avaient pas mis leur ceinture… Les réflexes doivent changer. Mais cela ne remplacera pas tout ce qu'il faut avoir le courage de faire en matière de contrôles, voire de sanctions.

Pour ce qui est de l'éducation routière, nous touchons en gros un quart des générations en primaire, 10 à 15 % en collège et moins de 10 % dans les lycées. On nous a demandé de mettre l'accent sur ces derniers – c'est l'âge de tous les dangers : un de nos outils pédagogiques s'appelle d'ailleurs « alcool, cannabis et conduite » ! – et nous sommes en train de mener une expérience, suivie par la sécurité routière et par l'éducation nationale, qui mériterait d'être développée. Plus généralement, de la maternelle à la terminale, il faudrait consacrer une heure par mois à l'éducation routière. C'est pour nous une des formes modernes de l'éducation civique – dire que la vie en société, cela consiste à partager les choses, y compris sur la route. Nous avons aussi obtenu la mise en place de référents dans les collèges et lycées, ils sont en train de s'installer.

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