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Intervention de Annick Lepetit

Réunion du 13 septembre 2011 à 10h00
Mission d'information relative à l'analyse des causes des accidents de la circulation et à la prévention routière

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnick Lepetit :

Dans notre pays, quels que soient les gouvernements, les campagnes de communication sur la sécurité routière ont souvent été sujettes à polémique : n'allait-on pas heurter le grand public ? Dans les pays voisins, on craint moins de choquer, l'objectif premier étant d'alerter. Cela étant, compte tenu de leur coût et de l'enjeu, ces campagnes doivent être préparées et menées avec beaucoup de soin.

En ville comme à la campagne, nos concitoyens utilisent de plus en plus les moyens de transport en fonction de leurs besoins et peuvent donc être successivement piétons, automobilistes, conducteurs de deux-roues motorisés et cyclistes. Ne conviendrait-il pas de développer, en partenariat entre l'État et les collectivités, les actions menées à l'école, afin de faire comprendre aux enfants que le code de la route – ou le « code de la rue » – est synonyme de comportement civique ? Même si la peur du gendarme y a contribué, les jeunes commencent à se convaincre de la nécessité de ne pas conduire en état d'ivresse le samedi soir. La prévention et l'accompagnement mis en place par les établissements de nuit sont également une très bonne chose, mais il ne faut surtout pas relâcher l'effort

Tout ce qui contribue à distraire de la conduite nous inquiète également. Il est choquant de voir des cyclistes téléphoner tout en pédalant. Une action pédagogique s'impose, ainsi que – pourquoi pas ? – une interdiction ferme, et cela pour toutes les catégories d'usagers : peut-être en sera-t-il alors comme du port de la ceinture de sécurité, obligation fortement contestée à l'origine et depuis très largement admise…

Selon des statistiques fournies par la Préfecture de police de Paris, les accidents les plus graves de deux-roues ou de piétons seraient souvent liés à l'existence d'angles morts pour les conducteurs de poids lourds. La réglementation relative aux rétroviseurs de ces véhicules a été renforcée dans les années 2000, mais elle n'est guère respectée, faute de contrôles suffisants à mon avis. Il faut certes mener des actions incitatives auprès des constructeurs, mais il conviendrait aussi de développer les contrôles sur les routes et, plus largement, d'appliquer les mesures que nous avons votées dans le cadre du Grenelle de l'environnement.

Enfin, les piétons âgés sont fragiles entre tous dans la mesure où ils se déplacent lentement et peuvent souffrir de problèmes d'audition et d'équilibre. Mais se pose également la question des personnes âgées au volant. Connaissant l'évolution de la démographie, il serait dangereux de ne s'adresser qu'aux jeunes. Certes, il n'est pas aisé de dire à une personne âgée qu'elle devrait éviter de conduire mais, précisément, ne faudrait-il pas diversifier les messages ainsi que l'accompagnement en fonction de ceux à qui on s'adresse ? À cet égard, avez-vous toutes les marges de manoeuvre souhaitables ?

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