Ne conviendrait-il pas d'étendre à la conduite en situation professionnelle le taux d'alcoolémie à 0,2 % existant pour les chauffeurs de transport en commun ? Cette mesure a fait l'objet d'un long débat au sein du Comité national des transports, mais beaucoup d'entreprises ont généralisé la mesure à leurs personnels qui ne transportent pas de voyageurs mais font du démarchage. Plus le risque est important, plus les exigences de maîtrise de la conduite professionnelle doivent être élevées. Une telle généralisation permettrait de clarifier la responsabilité des employeurs qui doivent gérer des situations cauchemardesques liées à des dépassements de taux d'alcoolémie au volant par des salariés qui ont absorbé de l'alcool à la cantine ou lors de repas d'affaires.
S'agissant plus spécifiquement des transporteurs de marchandises, le premier facteur de risque professionnel est l'usure au travail. Sur les quarante chauffeurs routiers morts en 2009, vingt sont décédés à l'arrêt de crises cardiaques – ils partagent à cet égard le triste fardeau des agriculteurs professionnels. Le deuxième facteur est le stress, qui pousse des quadragénaires à consommer des stupéfiants et des EPO. Quant au troisième, ce sont les intrusions technologiques dans la cabine, sources de distraction.