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Intervention de Hervé Gicquel

Réunion du 6 septembre 2011 à 10h00
Mission d'information relative à l'analyse des causes des accidents de la circulation et à la prévention routière

Hervé Gicquel, directeur général du Club 14 :

Pour nous, la connaissance est extrêmement importante et devrait être partagée. Au cours des dix dernières années, certaines sciences, comme la biomécanique, ont évolué, et l'Observatoire national de la sécurité routière a fait des progrès considérables. Néanmoins, encore aujourd'hui, la connaissance n'est pas partagée par tous, puisqu'on ne connaît pas précisément le parc des deux-roues motorisés en France. Or cette connaissance nous semble indispensable en termes de formation, d'équipements, voire de répression.

Le portrait type d'un adhérent au Club 14 est très éloigné de l'image du marginal sans ressource qui prévalait à une certaine époque. Les gens qui pratiquent la moto aujourd'hui ont environ quarante ans et un certain mode de vie : ils ont une automobile dans 90 à 94 % des cas, des charges de famille, un emploi et des responsabilités dans la société civile.

Aujourd'hui, 50 % des ventes neuves de motocyclettes concernent des scooters. La population qui conduit ces véhicules utilitaires, essentiellement pour se rendre au travail, a un permis B et n'a pas reçu de formation. Je le confirme : la pratique du deux-roues motorisé est très diversifiée.

On est également dans du multimodal. Certaines personnes font de la moto, mais aussi du scooter, de la voiture, et prennent les transports en commun. Il n'est pas facile de communiquer avec cette population, ce qui est pourtant nécessaire.

L'association Club 14 regroupe 430 000 adhérents répartis sur l'ensemble du territoire. Ils font du loisir et de l'utilitaire en proportion égale, et leur degré de connaissance est différent.

Les personnes qui roulent en grosse moto, de plus de 125 cm3, ont la connaissance, à travers des études que nous avons nous-mêmes réalisées avec AXA Prévention, de leur fragilité : ils savent qu'il peut leur arriver quelque chose, et donc qu'ils doivent s'équiper.

Les gens qui roulent en scooter, de plus en plus nombreux, en revanche, même s'ils sont matures et responsables, ne s'équipent pas correctement. À cet égard, nous ferons des recommandations. Le guide du CERTU sur la prise en compte des deux-roues motorisés dans les infrastructures est très bien fait. Cette connaissance qui sommeille dans les bureaux devrait être utilisée, même si se pose le problème des ressources : on ne peut pas exiger des équipements pour les motos et pas pour les autres.

Chaque année, 800 personnes se tuent en moto, dont un tiers toutes seules. Ces dernières sont-elles mortes parce qu'elles roulaient très mal, parce qu'elles n'ont pas bénéficié d'une formation ou parce qu'elles étaient mal équipées ? Le sujet doit être étudié.

Aujourd'hui, l'équipement protecteur obligatoire du pilote et du passager en moto est le casque. Nous sommes évidemment favorables à des recommandations en matière d'équipements. Des normes commencent à se mettre en place, mais elles doivent être partagées aux niveaux français et européen.

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