Nous arrivons, monsieur le ministre, au terme de nos débats, et je crois vous entendre ajouter « Enfin ! ». Tout ce que vous nous avez présenté est l'esprit même de votre politique.
Rappelez-vous ce que promettait Nicolas Sarkozy – avant même que vous deveniez un sarkozyste acharné – pendant la campagne présidentielle. Il disait vouloir réduire la pauvreté, l'exclusion et la précarité en rétablissant le plein-emploi. Ensuite, à peine installé rue du Faubourg Saint-Honoré, il a fixé au Gouvernement l'objectif de réduire d'au moins un tiers en cinq ans la pauvreté dans notre pays. Dans une entreprise, des salariés qui auraient si mal accompli leur tâche auraient été remerciés, mais vous et vos collègues êtes toujours au Gouvernement !
Un rapport de l'INSEE de mardi dernier, accablant pour vous, nous apprend que 8,2 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Selon l'Observatoire de la pauvreté, ce chiffre a augmenté de 9 %, depuis 2002. Cela signifie que 13,5 % de la population, soit un Français sur huit, dispose de moins de 954 euros par mois pour vivre. Savez-vous ce que cela représente de difficultés à joindre les deux bouts, à donner à manger à ses enfants ?
Le nombre de demandeurs d'emploi a encore augmenté le mois dernier, avec 24 300 inscrits supplémentaires, pour s'établir, toutes catégories confondues, à quatre millions cent vingt-huit mille chômeurs. C'est un des plus mauvais chiffres depuis février 2000.
Pendant la même période, les riches se sont gavés ; ou plutôt, vous les avez gavés ! Un rapport de l'INSEE de juin 2011 montre que le dixième le plus aisé de la population, c'est-à-dire vos amis, les très, très riches, les Marc Ladreit de Lacharrière, les Lagardère, les Bettencourt, pour ne citer qu'eux, disposaient en 2003 de 23,4 % des revenus totaux des ménages. En 2008, ils ont encore plus – 24,3 % –, malgré la crise !
Vous n'avez cessé de les choyer, en les couvrant affectueusement de cadeaux fiscaux, tels que le bouclier ou la réforme de l'ISF. Voilà la réalité de votre politique de classe : toujours moins pour la majorité des Français, toujours plus pour une petite minorité, les repus, les pansus, les nantis et les privilégiés…