Cette politique qui consiste à sacrifier la croissance et l'emploi au prétexte de réduire les déficits est une impasse. Jamais les déficits n'ont été réduits dans un grand pays sans que la maîtrise des dépenses soit combinée avec une stimulation de la croissance et de l'emploi. C'est ce que proposent les socialistes.
Nous affirmons que, pour réduire les déficits, un plan complet est nécessaire. Il convient certes de réduire le déficit des finances publiques, mais aussi le déficit d'emploi et le déficit de compétitivité. Pour cela, il faut une politique complète, non une politique absurde comme celle que vous conduisez.
L'injustice de votre politique est flagrante. Vous déclarez que les mesures nouvelles de ce plan concerneront les plus riches, avec 200 millions de contributions temporaires sur les plus hauts revenus, mais vous oubliez le 1,8 milliard de cadeaux fiscaux consenti en juillet aux 500 000 Français les plus fortunés ! (Exclamations sur quelques bancs du groupe UMP.) Il suffisait pourtant d'annuler ce dispositif, qui n'est d'ailleurs pas encore en place, pour trouver des recettes à la hauteur des déficits.
Non seulement votre plan est injuste, mais il laisse dériver les déficits. Vous nous présentez un collectif budgétaire qui ajoute 3,4 milliards de déficit à celui du précédent collectif et 4 milliards par rapport à la loi de finances initiale. À qui ferez-vous donc croire qu'il suffit d'inscrire dans la Constitution des règles de papier pour réduire les déficits, quand tout le monde sait que les déficits ne se produisent pas au moment de la loi de finances initiale, pour laquelle il est donc inutile de prévoir de nouvelles règles, mais entre la loi de finances initiale et la loi de règlement ? Vous le démontrez encore aujourd'hui !
Votre politique de réduction des déficits est une incantation. Votre politique économique est injuste, inefficace, incohérente. Votre êtes parvenus à réunir les trois « i » de l'inefficacité, de l'injustice et de l'incohérence ! Naturellement, le groupe socialiste votera contre ce plan. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)