Vous allez en apprendre des choses, madame la ministre, dans votre nouveau métier, pendant l'examen de cette loi de finances rectificative… (Sourires.)
L'article 2 prévoit d'annuler 434 millions d'euros de crédits pour gager l'ouverture de crédits décidée en juillet dernier afin de payer les conséquences des frasques liées à l'affaire des frégates de Taïwan. Nous ne pouvons que protester contre cette décision de faire payer à l'ensemble des ministères la facture de cette affaire de corruption. Certes, le ministère de la défense en prendra la moitié à sa charge mais est-il normal de ponctionner les crédits de l'enseignement supérieur et de la recherche de 47 millions, ceux des transports de 22 millions, ceux des anciens combattants – alors que vous continuez à refuser de reconnaître leurs droits aux anciens d'Algérie –, ceux de l'éducation nationale – pourtant sinistrée – de 10 millions, et ceux de la politique de la ville ?
Je ne saurais passer sous silence d'autres suppressions, bien plus terribles sur le plan symbolique : comment osez-vous prélever 824 000 euros sur les crédits prévus pour l'indemnisation des victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la Seconde Guerre mondiale ? C'est incroyable !
Vous ne disposez par ailleurs pas des crédits suffisants pour la police et la gendarmerie alors qu'on manque d'effectifs mais vous prélevez néanmoins sur le budget de la police et celui de la gendarmerie un demi-million d'euros.
Le ministère de la défense a annoncé qu'il en irait de même concernant le coût des opérations militaires en Libye, évalué à 313 millions. Nous confirmez-vous, madame Pécresse, monsieur Baroin, que, d'une manière ou d'une autre, vous allez à nouveau présenter l'écuelle pour récupérer cette somme ?
Nous ne saurions en tout cas cautionner ces bricolages indignes, surtout quand ils portent sur des lignes budgétaires comme celle que je viens de mentionner. Nous ne nous trouvons pas à la limite de l'indécence, mais en plein dedans !