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Intervention de Marc Meunier

Réunion du 6 septembre 2011 à 9h00
Mission d'information relative à l'analyse des causes des accidents de la circulation et à la prévention routière

Marc Meunier, sous-directeur de l'éducation routière à la Délégation à la sécurité et à la circulation routières, DSCR :

La question des délais est complexe, car elle fait intervenir trois types d'acteurs dont les modes de fonctionnement sont distincts : les candidats, dont la formation est plus ou moins longue et qui sont plus ou moins motivés ; l'école de conduite, qui choisit de présenter tel candidat à tel moment ; et enfin les personnels de l'État – en l'occurrence, les inspecteurs du permis de conduire – dont le nombre est limité.

Dans ces conditions, il faudrait parvenir à distinguer le temps de formation et le délai de présentation d'un candidat prêt, mais sans place d'examen. Or, nous n'en sommes pas capables pour le moment : il faudrait examiner tous les dossiers, école de conduite par école de conduite. Nous nous attachons donc, pour notre part, à suivre le délai entre deux présentations à l'examen du permis de conduire, et non le délai entre l'inscription dans une école de conduite et une première présentation à l'examen.

J'ajoute que les candidats ayant opté pour l'apprentissage anticipé de la conduite doivent consacrer une année à leur formation pratique avant de pouvoir passer l'examen. Les délais peuvent donc être relativement longs avant une première présentation, mais pour une bonne raison. Ce qui préoccupe nos concitoyens, c'est le délai dans lequel ils peuvent se présenter une nouvelle fois à l'examen en cas d'échec.

Ce délai, que nous suivons de manière très précise depuis un an, est d'environ 75 jours, avec des variations parfois importantes – il s'élève à 50 jours dans certains départements, mais il peut dépasser 100 jours dans d'autres départements, notamment en région parisienne. Dans chaque département, tout dépend, par ailleurs, des écoles de conduite : le système actuel d'attribution des places d'examen permet aux écoles qui ont de bons résultats d'obtenir plus facilement des places, ce qui réduit leurs délais par rapport aux autres écoles.

J'en viens aux formations post-permis, pour lesquelles nous avons déjà des idées assez précises : il s'agirait, en particulier, d'insister sur des points qui ne sont pas abordés, faute de temps, lors de la préparation au permis de conduire – comme on ne peut pas tout faire, la priorité est naturellement d'apprendre à manier le véhicule et de comprendre les situations de conduite.

Des formations ultérieures pourraient ainsi porter sur les habitudes de conduite et sur les modes de vie. Il conviendrait, par ailleurs, de mieux faire prendre conscience des risques : il faut les détecter et les analyser afin de mettre en place des stratégies pour y faire face. Un travail de développement des capacités d'auto-évaluation serait également utile : chaque conducteur doit être conscient de ses points forts et de ses points faibles, ainsi que des erreurs et des infractions qu'il a déjà commises. Tout cela permettrait d'aider les jeunes conducteurs à améliorer leur comportement.

Suivant l'exemple offert par certains pays étrangers, les formations post-permis pourraient comporter trois moments : un travail sur piste, tout d'abord, dont le but ne serait pas d'apprendre à conduire sur une piste mouillée ou sur une simulation de verglas, car cela pourrait conduire à un sentiment de confiance excessif et finalement néfaste, mais plutôt d'apprendre à éviter ce type de danger et de prendre conscience des risques de certaines situations ; à cela pourraient s'ajouter un test sur route, pour réaliser un diagnostic de conduite, ainsi qu'une discussion en salle sur les habitudes d'utilisation du véhicule.

Dans ces différentes phases, il me semble que le travail devrait avoir lieu en groupe pour favoriser les échanges et pour permettre à chacun de déchiffrer le comportement des autres. J'ajoute que de telles formations pourraient durer entre six et huit heures, du moins dans un premier temps.

Reste à savoir s'il convient d'instaurer une obligation et comment financer le dispositif. Des assureurs ont déjà essayé d'instaurer de telles formations, mais ils ont éprouvé beaucoup de difficultés pour mobiliser les jeunes, malgré la « carotte » qui était offerte sous la forme d'une réduction de leur prime d'assurance.

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