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Intervention de Jean-Pascal Assailly

Réunion du 6 septembre 2011 à 9h00
Mission d'information relative à l'analyse des causes des accidents de la circulation et à la prévention routière

Jean-Pascal Assailly, chargé de recherche au laboratoire de psychologie de la conduite à l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux, IFSTTAR :

Sans instaurer un permis spécifique pour le vélo, on pourrait s'inspirer de l'expérience de pays très portés sur les deux-roues : le Royaume-Uni, le Danemark, l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Ces pays ont instauré des formations obligatoires qui sont très bien conçues et qui produisent de très bons résultats.

En étudiant les accidents impliquant des véhicules à deux-roues et à quatre roues, on s'aperçoit, par ailleurs, qu'il y a généralement eu un problème de communication et de compréhension : l'automobiliste n'a pas vu le vélo, alors qu'il faisait attention, parce que les usagers ont des logiques, des vitesses et des trajectoires différentes. Il faut travailler sur cette question, aussi bien chez les conducteurs que chez les cyclistes, au titre de la protection des usagers vulnérables.

La question de l'examen de l'état de santé de l'automobiliste se pose effectivement, mais j'y apporterai une réponse différente : tous les pays qui ont tenté de mettre en oeuvre un dépistage médical ont fini par abandonner cette solution dont le coût pour la société est supérieur au bénéfice réalisé en évitant quelques accidents. Les Espagnols, par exemple, sont en train de revenir en arrière alors qu'ils étaient allés très loin dans ce domaine. Compte tenu de l'importance des faux positifs et des faux négatifs, la prédiction des accidents ne repose pas sur des bases suffisamment solides, au plan scientifique, pour qu'on puisse écarter de la route certaines personnes. Ce type de mesure s'accompagne, en outre, d'une augmentation du nombre d'accidents impliquant des piétons et des cyclistes, ainsi que de phénomènes de désocialisation et de dépendance.

Pour améliorer la situation, les chercheurs s'accordent pour recommander une amélioration du travail des médecins traitants : ils ne sont pas assez formés dans ce domaine et ils ne se préoccupent pas suffisamment des problèmes que peuvent rencontrer, en matière de conduite automobile, les patients âgés et les personnes souffrant de certaines pathologies. C'est par un dialogue entre la famille, le médecin traitant et le sujet lui-même qu'on peut résoudre le problème, et non par des mécanismes de dépistage obligatoire.

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