Je tiens à préciser que la question des SMS se pose déjà depuis un certain temps. Une nouvelle étape a été franchie avec la nouvelle génération de téléphones, qui permettent de lire des mails tout en conduisant. Il faut éduquer nos concitoyens aux dangers qui en résultent.
Les technologies embarquées dans les véhicules, quant à elles, sont certes un facteur de progrès, mais elles tendent aussi à accroître la passivité des conducteurs. Or, le temps de réaction joue un rôle essentiel en cas d'imprévu. Quand on téléphone, quand on consulte son GPS, ou quand on regarde la télévision, comme le font les conducteurs de poids lourds, le temps de réaction s'allonge.
Par ailleurs, comme l'observait très justement un gendarme de La Ferté-Bernard, les voitures sont de plus en plus confortables : on regarde le paysage défiler, comme si l'on était assis dans son canapé à regarder la télévision. Là aussi, il y a un danger dont il faut être conscient.
En ce qui concerne les bandes d'arrêt d'urgence, les dispositifs sonores présentent une efficacité pour les véhicules légers, mais ils s'accompagnent d'effets pervers pour les conducteurs de poids lourds : ces derniers les utilisent comme des guides sonores pour savoir s'ils s'écartent ou non de leur trajectoire. Or, on ne voit pas les obstacles quand on conduit à l'oreille. J'ajoute que nous militons pour un marquage continu des bandes d'arrêt d'urgence, suivant l'exemple offert par les autres pays européens, afin d'indiquer clairement qu'il s'agit d'un espace interdit.
Je le répète : nous devons favoriser la prise de conscience des risques, y compris au moment de la formation pour le permis de conduire. Nos concitoyens ne doivent pas seulement connaître les risques de sanction, mais aussi le danger objectif de certains comportements.