Bien entendu, mais il faut un certain temps pour que les technologies se déploient. Le processus est toujours le même : une innovation est d'abord coûteuse et limitée aux véhicules haut de gamme, puis son coût diminue progressivement. Elle peut alors se diffuser pour s'étendre à toute la gamme des véhicules. On l'a observé pour le limiteur-régulateur de vitesse contrôlé par le conducteur, dont tous les véhicules de constructeurs français sont aujourd'hui équipés. L'évolution sera la même pour le LAVIA, qui est un limiteur de vitesse dont la consigne vient de l'extérieur, puisqu'il est couplé à un système GPS et à une base de données des limitations de vitesse.
Notre discussion est pour l'instant restée centrée sur le véhicule. Le LAVIA, lui, suppose une interaction entre véhicule et infrastructure. Nous devons donc essayer d'étendre le débat au rôle des gestionnaires d'infrastructures dans la mise en place de ces systèmes. Si le LAVIA ne peut aujourd'hui se déployer comme nous le souhaiterions, c'est parce que, pour disposer d'une base de données des limitations de vitesse qui soit à jour, il faut un système d'information qui parte des collectivités locales – qui fixent ces limitations – et couvre ensuite toute une chaîne pour finalement arriver aux véhicules. Au-delà des technologies embarquées, c'est aussi de cela – l'évolution des infrastructures et le modèle économique qu'elle implique – que nous devons discuter.