M. le rapporteur se demandait comment résorber le noyau dur des délinquants qui ne sont sensibles ni à la pacification, ni aux slogans de prévention. Il s'agit, comme dans d'autres domaines, de passage à l'acte violent : on parle de violences routières comme on parle de violences conjugales, et les délinquants sont souvent les mêmes.
Il est possible de travailler avec ces personnes, à condition de les repérer très tôt et de pratiquer la tolérance zéro lorsque leur pathologie se manifeste pour la première fois – c'est souvent quand ils brûlent un feu rouge, ce qui n'est pas un délit mineur. Cette prise en charge suppose toutefois que l'on dispose d'experts indépendants, compétents en la matière. Ils sont malheureusement rares en France, mais ils existent : je songe à des universitaires avec lesquels je travaille et qui connaissent bien ces cas de passage à l'acte délictueux, qui, au-delà de l'homicide involontaire, constituent des actes de violence contre autrui ou contre soi-même. Ainsi l'association Regain, à Strasbourg, spécialisée dans les violences conjugales, prend-elle en charge à la fois les victimes et les auteurs.