Il faut voir dans votre future nomination le signe de la fin d'une époque, celle du Grand Paris version Christian Blanc, même si des évolutions ont eu lieu depuis quelques mois. Les élus locaux, qui étaient ignorés, se sont fait entendre et ont montré qu'on pouvait compter sur eux pour ce qui est du financement. Sous l'impulsion des ministres Mercier et Leroy, l'État a repris langue et un accord a pu se faire jour qui a permis une grande concertation locale – à moins qu'elle n'en ait été le résultat. Même si nous conservons, sur les financements, des inquiétudes que nous avions exprimées dès avant la crise de cet été, nous sommes un peu rassurés par ces évolutions. Nous constatons également que les propositions visant à se fonder plus largement sur le réseau existant ont été prises en compte.
Comment voyez-vous le phasage des travaux ? Votre prédécesseur, comme d'ailleurs le président André Santini, envisageait que plusieurs tunneliers creusent en même temps aux quatre coins de l'Île-de-France. Je ne suis pas sûre que le ministre Leroy soit sur la même position : il a laissé entendre que les travaux pourraient commencer par les projets les plus avancés, comme celui du prolongement de la ligne 14, évoqué avant même le vote de la loi sur le Grand Paris. Et à propos de cette ligne, où en est la convention prévue entre la Société du Grand Paris et le STIF en matière de financement et de coordination ? J'en profite pour souligner que la SGP doit veiller à avoir avec le STIF une coordination aussi étroite qu'avec la RATP.
Une autre convention doit permettre à la SGP de consentir des avances financières à la région, pour 500 millions d'euros sur cinq ans, afin de financer les actions du plan de mobilisation, notamment les études. Où en est-on à cet égard ?
Le préfet de région Canepa nous avait parlé de 17 contrats de développement territorial en négociation. Y a-t-il du changement maintenant que plus de cinquante gares sont inscrites au projet ? Quel est le calendrier pour ces contrats, et quels seront les premiers prêts ?
Enfin, pensez-vous pouvoir tenir le rythme de 70 000 logements construits par an en Île-de-France ? Sinon, pourquoi ?