– Je m'associe aux remarques précédentes. La catastrophe de Fukushima a remis au premier plan la sécurité et montré la nécessité d'un débat, non seulement sur la question du nucléaire mais, plus généralement, de l'énergie. Quel type d'énergie voulons-nous ? Quel mix énergétique voulons-nous ? Il s'agit d'un choix de société. Derrière ces questions, il y a aussi celle des coûts : celui du stockage des déchets, celui des réacteurs de quatrième génération mais aussi le coût d'accès à l'électricité pour nos concitoyens et notre économie. Le débat doit avoir lieu. Sur ce plan, la CNE ainsi que d'autres acteurs ont un rôle à jouer. Il faut que l'ASN, le Parlement parviennent à redonner une place à l'information scientifique, sinon la place sera laissé à l'irrationnel. Faute d'avoir pris en compte un certain nombre de problèmes, des questions légitimes se posent. Ma deuxième remarque rejoint celle de Philippe Tourtelier. Même si la qualité et la disponibilité de l'énergie n'ont pas de prix, elles ont un coût. La CNEF a un rôle à jouer pour tordre le coup à un certain nombre d'illusions, comme l'idée que l'électricité pourrait être gratuite, ou qu'au contraire elle serait trop peu chère aujourd'hui et doit donc augmenter de façon à réduire la consommation. La CNE a-t-elle, même si ce n'est pas sa vocation première, quelques idées à ce sujet en attendant que la CNEF commence ses travaux ?