Il s'agit d'une question récurrente importante. Très souvent lorsqu'un senior est auteur d'un accident mortel, la presse met en exergue l'âge du conducteur. Or les bases de données des assureurs montrent que ce ne sont pas les seniors qui sont les plus accidentogènes. Ils sont même, le plus souvent, victimes, car leur corps est plus fragile. Surtout, les seniors adaptent leur comportement à leurs performances : ils feront des trajets moins longs, ils rouleront moins de nuit et plus lentement. Leur comportement est à cet égard moins dangereux. Si 92 % des permis suspendus appartiennent à des hommes, faut-il d'ailleurs en conclure que, dans ce pays, seules les femmes pourraient conduire ?
Plus sérieusement, l'Espagne a mis en place des examens médicaux. M. Pere Navarro, directeur général du trafic espagnol, m'a conseillé de ne surtout pas le demander en France car ces visites, effectuées de façon automatique, ne servent à rien : elles n'ont pas fait baisser l'accidentalité.
Partons du principe que les seniors ne sont pas plus dangereux que les autres, sachant que s'il fallait vraiment se fonder sur la dangerosité, ce serait peut-être une autre catégorie de la population qui devrait ne pas conduire...