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Intervention de Chantal Perrichon

Réunion du 12 juillet 2011 à 14h00
Mission d'information relative à l'analyse des causes des accidents de la circulation et à la prévention routière

Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière :

Certes non ! Comment voulez-vous obtenir plus de vigilance et de concentration de la part d'un conducteur s'il sait qu'il récupérera le point perdu au bout de six mois et non plus un an, et qu'il pourra suivre un stage de récupération de points tous les ans – quelle que soit la gravité de la faute et en dépit de l'iniquité entre ceux qui pourront s'offrir un stage chaque année et les autres ?

Sans être trop désagréable, permettez-moi de dire que ceux qui ont présenté les amendements en question ne parlent pas avec des experts. Il faut aller voir ceux qui savent. La Ligue, pour sa part, n'en est pas un. Si elle a accumulé une petite culture en matière de sécurité routière, elle travaille en permanence avec des experts : ce n'est pas parce que vous faites de l'automédication que vous devenez cardiologue. Chacun croit savoir, mais n'a en fait qu'un petit vernis de sécurité routière. Nous avons même parfois l'impression que les amendements en la matière, c'est un peu le concours Lépine ! Or, très concrètement, ce qui est en cause c'est la vie de 66 millions de Français.

Nous sommes donc contre de tels amendements. Nous avons d'ailleurs souhaité que le Gouvernement se mobilise, et nous avons été très déçus. Nous espérions qu'il n'autorise que la récupération de deux points chaque année car on sait bien que cette petite pression qui joue sur le conducteur oblige à plus de concentration. Avec douze points, on peut en perdre un – à la Ligue, des gens ont perdu un voire deux points et ce n'est pas un drame. Simplement, celui qui perd un point fait attention pendant un an. Or, ce qui est grave, c'est que, alors que l'on était dans un cercle vertueux avec 36 % de plus de conducteurs ayant récupéré l'intégralité de leurs points au bout de trois ans, on freine brusquement la démarche engagée.

Nous avions alors annoncé que l'on courait le risque d'une augmentation des morts et des blessés. Les résultats des mois qui viennent de s'écouler vont dans ce sens. Les gens sont plus sereins, font moins attention. C'est la raison pour laquelle le Lavia nous semble si important. Les radars, c'est hier. Le Lavia, c'est aujourd'hui et demain.

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