Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Laurent Hecquet

Réunion du 12 juillet 2011 à 14h00
Mission d'information relative à l'analyse des causes des accidents de la circulation et à la prévention routière

Laurent Hecquet, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes :

Vous avez évoqué les technologies embarquées, notamment pour lutter contre la somnolence. Il existe déjà des solutions, mais nous sommes preneurs de toutes celles qui permettraient une avancée significative sur cette question majeure – pas seulement sur le réseau autoroutier. Je pense en particulier à tous les dispositifs, beaucoup plus simples, de marquage au sol, qui provoquent une vibration délivrant un message fort à l'automobiliste. Hélas, ce marquage n'est obligatoire que sur le réseau principal, alors que le réseau secondaire représente une grande partie de notre réseau total d'un million de kilomètres. Le développement de ce concept de la « route intelligente » fait partie de nos préconisations. L'administration a elle-même proposé des solutions, tel le système SARI (Surveillance automatisée des routes pour l'information des conducteurs et des gestionnaires de réseaux) élaboré par le laboratoire central des Ponts et Chaussées, qui aide à réfléchir à la signalisation en courbe et aux accidents en ligne droite. L'État a donc mis de l'argent et de l'énergie dans des études destinées à apporter des solutions techniques intéressantes. Je confirme que nous sommes preneurs de toutes ces évolutions.

On ne peut qu'être également favorable aux outils permettant de combattre l'alcoolémie, tels les éthylotests anti-démarrage – dont l'usage a été heureusement systématisé dans les transports en commun et professionnels. J'observe toutefois que ces dispositifs ne sont installés qu'après qu'on a constaté l'infraction. Aussi, il ne faut pas se tromper de cible, donc être d'abord efficace dans la lutte contre l'alcoolo-dépendance. Or, les familles concernées sont souvent identifiées depuis longtemps par les services sociaux : il s'agit d'un problème de société qui dépasse largement le cadre de la route. Il faut donc agir en amont, notamment par l'éducation, en montrant aux jeunes que l'on peut s'amuser autrement qu'en consommant de l'alcool, et par la sensibilisation des familles.

Les visites médicales sont un sujet d'autant plus complexe que la population vieillit et qu'il faut éviter toute stigmatisation liée à l'âge. Qui plus est, certaines personnes de 75 ans sont pleinement aptes à conduire. Est-il vraiment nécessaire de créer un nouveau « machin » ? Notre système de santé est performant, ne suffirait-il pas de sensibiliser les médecins-traitants – mais aussi les familles ?

La question relative à la multi motorisation des ménages renvoie aux modes de vie : 36 % des ménages sont multi motorisés, nombre de familles vivent à la campagne et ont besoin de plusieurs véhicules. Si l'on veut inverser cette tendance, il faut proposer des alternatives intelligentes aptes à favoriser des reports modaux, mais cela suppose une réflexion de fond à laquelle notre société ne semble pas encore prête. Il y faudrait en outre du temps : il est bien difficile de traiter ces questions à très long terme pendant la durée d'un mandat électoral… Or, c'est quand on prend des décisions précipitées que l'on provoque des réactions. Ainsi, on peut faire comprendre que réduire la place de l'automobile en ville est une nécessité, mais il faut pour cela proposer des alternatives car on ne peut empêcher les gens de vivre.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion