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Intervention de Gérard Minoc

Réunion du 12 juillet 2011 à 14h00
Mission d'information relative à l'analyse des causes des accidents de la circulation et à la prévention routière

Gérard Minoc, responsable de l'Institut d'études des accidents de la route de l'association 40 millions d'automobilistes :

Pas forcément, mais dans de très nombreux cas on ne comprend vraiment pas pourquoi l'accident a eu lieu.

Nous avons également souhaité appeler votre attention sur le problème des piétons, en particulier des seniors : aucune loi ne les rendra plus visibles !

Alors que nous pensions que l'étude montrerait que les chauffards traversent les carrefours sans faire attention, ce n'est absolument pas le cas. En fait, un grand nombre de conducteurs, relativement âgés, éprouvent de grandes difficultés à s'insérer dans le trafic : le conducteur d'une voiturette qui veut traverser une route à grande circulation ne peut tout simplement pas y parvenir, sauf à prendre le risque d'y laisser la vie…

Les accidents liés au dépassement ne concernent pas plus particulièrement les seniors, qui sont prudents, mais plutôt des gens pressés, qui vont trop vite.

Autre point noir, la combinaison alcooldrogue, que l'on trouve plus particulièrement les nuits de week-end, en ville, en particulier dans des pertes de contrôle sans raison apparente.

Parce que nos statistiques portent sur le début de l'année, nous n'avons pas traité le cas des deux-roues, qui sortent aux beaux jours...

Notre étude montre ensuite qu'il n'y a pas de dégradation de la sécurité routière. Les pouvoirs publics ont insisté sur le fait que l'on est descendu l'an dernier à un peu plus de huit tués par jour, mais c'était un résultat tout à fait exceptionnel. Aujourd'hui, on demeure en dessous de 10 tués par jour en hiver, soit sensiblement le résultat obtenu en 2006, et l'on passera probablement à 14 ou 15 en juillet et en août, la différence tenant principalement au fait que les deux-roues sont alors de sortie.

Voilà plusieurs années que l'on ne parle que des radars auxquels on attribue tous les succès. Mais on oublie que, de 2003 à 2007, on a aussi porté le nombre des contrôles d'alcoolémie de 9 à 13 millions, ce qui a eu des effets sur le nombre des tués jeunes et alcoolisés.

Nous sommes par ailleurs choqués non pas par le principe mais par le fonctionnement du permis à points. Nous ne comprenons pas qu'alors qu'au sein du ministère les mêmes personnes rédigent le rapport sur les infractions relevées et celui sur les infractions portées au fichier du permis à points, seulement une infraction sur deux se traduise par un retrait de points. L'argument des photos illisibles ne tient pas puisque le ratio est le même pour l'alcoolémie ou pour le défaut de port de la ceinture de sécurité…

Qui plus est, l'État ne dispose d'aucun outil de prévision. Ainsi, l'assouplissement du permis à points appliqué à partir de 2007 aurait dû permettre à des conducteurs de récupérer un point en 2008, mais on n'en trouve trace, dans les rapports publics sur la sécurité routière, ni cette année-là, ni la suivante. C'est seulement dans le dernier alinéa du rapport concernant l'année 2010 que l'on voit mentionné que 73 % des points perdus en 2008 et en 2009 ont été récupérés un an après. Il y a donc là un problème de fond : à quoi bon mettre au point une véritable usine à gaz pour confisquer 4 millions de points une année et en rendre 3 millions l'année suivante ?

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