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Intervention de René Dosière

Réunion du 12 juillet 2011 à 9h45
Fonctionnement des institutions de la polynésie française — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRené Dosière :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, le groupe socialiste ne va bien entendu pas remettre en cause les conclusions de la commission mixte paritaire. Nous y avons participé et nous nous réjouissons qu'elle soit parvenue à un accord.

Nous n'allons pas non plus, à ce stade de la discussion, reprendre les débats que nous avons eus. Ce n'est pas nécessaire. Je tiens tout de même à préciser, madame la ministre, puisque vous avez souligné que l'instabilité régnait en Polynésie depuis 2004, que le mode de scrutin mis en place en 2004 et les modifications ultérieures ont été votés par la majorité de droite de cette assemblée et combattus par le groupe socialiste. C'est donc votre majorité qui, en modifiant sans cesse le mode de scrutin, a créé l'instabilité en Polynésie, et c'est regrettable.

Aujourd'hui, nous avons un texte qui assure les conditions d'une meilleure stabilité, notamment une circonscription unique. C'était une proposition du groupe socialiste, que votre majorité avait repoussée en 2007. Sur l'outre-mer, le groupe socialiste s'est montré une nouvelle fois un peu visionnaire. Nous ne pouvons que nous en réjouir et espérer que ce mode de scrutin garantira la stabilité, mais chacun sait qu'il ne suffit pas d'avoir une majorité mathématique pour cela. La majorité doit aussi être fonctionnelle, affective, politique. Ceux qui sont élus sous une majorité doivent lui rester fidèles et ne pas évoluer au cours du temps, contrairement à ce qui a trop tendance à se produire en Polynésie.

Enfin, la collectivité va pouvoir travailler dans de meilleures conditions. C'est important car la Polynésie, et c'est tout de même notre préoccupation principale, connaît des difficultés économiques, sociales et financières considérables. J'espère que tout le monde là-bas, les responsables politiques, économiques, comme la population, se rend bien compte de la fragilité de la situation et du fait qu'il est indispensable de faire redémarrer l'économie de l'île si l'on veut éviter des catastrophes.

Il va falloir beaucoup de courage au gouvernement de notre ami Oscar Temaru, que le parti socialiste soutient depuis 2004, pour mettre en application, sinon la totalité, en tout cas la plus grande partie des recommandations figurant dans le rapport de la mission d'assistance à la Polynésie conduite par Mme Bolliet, qui comporte une multitude de dispositions toutes plus intéressantes les unes que les autres et de nature surtout à répondre aux insuffisances de la situation en Polynésie et à permettre ce redémarrage. C'est important pour les Polynésiens, car c'est un pays où les inégalités sont considérables et, dans une période économique difficile, les plus pauvres souffrent encore plus.

C'est d'ailleurs dans cet esprit, parce que des mesures difficiles seront prochainement annoncées, que nous avons souhaité aider le gouvernement dans cette tâche en réduisant, même modestement, la rémunération des élus polynésiens, ce qui montrera à la population que, dans le contexte d'aujourd'hui, tout le monde doit faire un effort. En Polynésie comme en métropole, on ne peut pas demander à la population de faire des sacrifices si les responsables politiques qui demandent ces sacrifices ne sont pas eux-mêmes exemplaires et s'ils n'en consentent pas eux-mêmes. C'est la motivation de nos amendements concernant la rémunération des élus. Cela devrait faciliter le travail de ces derniers dans le redressement économique qui est à réaliser.

Je formulerai un voeu pour cette opération qui sera difficile, madame la ministre, celui de voir le Gouvernement et votre majorité travailler de façon tout à fait transparente et sincère avec le gouvernement d'Oscar Temaru, qui est le gouvernement légitime de la Polynésie. Je le dis parce que, dans le passé, cela n'a pas toujours été le cas. À plusieurs reprises, Oscar Temaru a été président de la Polynésie sans avoir toujours eu l'appui qu'il aurait pu attendre du Gouvernement. Le Gouvernement avait ses préférés, parmi lesquels ne figurait pas Oscar Temaru, mais la population a choisi de mettre celui-ci à la tête du gouvernement. Par conséquent, c'est avec lui qu'il faut travailler, d'autant que ce gouvernement va être amené, je le répète, à prendre des décisions courageuses qui risquent d'entamer quelque peu sa popularité. Il aura besoin du soutien du Gouvernement pour redresser la situation.

Tel est l'espoir que nous formulons pour la Polynésie, ce pays magnifique où trop d'habitants souffrent encore, où l'argent règne malheureusement en maître trop incontesté. Il est important que les Polynésiens retrouvent leurs valeurs d'origine et qu'ils puissent vivre dans des conditions satisfaisantes.

Nous voterons donc ce texte, d'autant que les amendements du Gouvernement sont simplement rédactionnels et qu'ils ne remettent nullement en cause l'esprit de cette réforme, contrairement à ce qui s'est passé pour le texte précédent. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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