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Intervention de Gilbert Le Bris

Réunion du 11 juillet 2011 à 17h00
Modification de l'ordre du jour — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilbert Le Bris :

…je pense qu'il faut permettre – et l'informatique doit le faciliter – les regroupements entre armes. Il s'agit ensuite d'avoir une meilleure connaissance des spécificités, des compétences et des disponibilités, bref : du profil socioprofessionnel des réservistes. À titre d'anecdote on m'a proposé, en 2002 – et je ne veux pas y voir une intention maligne – une mission d'un mois au titre de la réserve, qui correspondait précisément au mois précédant l'élection législative de 2002 à laquelle je me présentais. (Sourires.)

Cette meilleure connaissance des réservistes devrait permettre d'utiliser au mieux leurs compétences, dans le cas d'une crise majeure nécessitant de faire appel à eux. Avec la fin des gros bataillons issus de la conscription, n'oublions pas que, désormais, le réserviste est, lui aussi, un militaire professionnel à part entière, même si ce n'est qu'à temps partiel.

L'attitude des employeurs et des entreprises à l'égard des réservistes est une autre donnée importante, d'autant que ce texte accroît le temps potentiel d'absence hors emploi civil. Avec la création, en 1986, du National Employers Liaison Committee, le Royaume-Uni fut sans doute l'un des premiers pays à mettre en oeuvre un système incitatif en direction des employeurs. Aux États-Unis, lorsqu'ils sont mobilisés, les réservistes voient leur emploi civil antérieur protégé par les lois fédérales. Cela va même plus loin, car les employeurs peuvent n'être qu'informés de la mobilisation d'un de leurs employés. En France, c'est, pour l'instant – mais le texte va dans le bon sens –, plus délicat.

Pourtant, les entreprises bénéficient des équipements et services publics du pays : infrastructures de transport, de communication et d'environnement – qui sont parfois un de leurs critères d'implantation –, formation initiale et continue dispensée à leurs cadres et employés, protection sociale et de santé. Si elles veulent se développer à l'étranger, elles bénéficient d'un réseau diplomatique et consulaire, du soutien étatique pour la conquête de marchés, voire d'une présence militaire française pour les sécuriser. Il n'est donc pas indécent de demander à une entreprise qui tire une partie de sa prospérité des efforts antérieurs ou présents de la nation de faire preuve de patriotisme, ne serait-ce qu'en valorisant ses réservistes. Du reste, à l'heure où les entreprises cherchent à mettre en avant leur responsabilité sociétale et environnementale – qui pour celles du CAC 40, complète même leur notation financière –, on peut se demander s'il ne faudrait pas envisager la création d'un label, qui pourrait s'appeler, par exemple, « patriote » et qui serait décerné par l'État, comme il le fait pour le contrôle de qualité avec le label ISO.

Après tout, puisque l'armée est consubstantielle à la nation et que, comme le disait Winston Churchill, les réservistes sont « comme deux fois citoyens », une entreprise ne peut que s'honorer – et devrait pouvoir le faire savoir – de mettre à la disposition de la nation certains de ses éminents employés.

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