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Intervention de Jean Lassalle

Réunion du 11 juillet 2011 à 21h30
Projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2011 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean Lassalle :

Monsieur le président, je vous remercie de permettre au non-inscrit que je suis de s'exprimer ce soir sur ce texte, ce que je n'avais pu faire en première lecture.

Je n'ignore rien, monsieur le ministre, des déficits considérables de la sécurité sociale, rappelés tout à l'heure par le président de la commission, notamment. Je n'ignore pas non plus que les chiffres ont eu tendance à s'améliorer cette année ; mais il reste beaucoup à faire.

Je suis également conscient d'un phénomène qui frappe de plus en plus l'opinion et touche une catégorie de Français qui n'en souffrait pas auparavant : des intérêts financiers qui représentent des dizaines de millions d'euros sont redistribués à des actionnaires sans que nous puissions y faire grand-chose.

Peut-être, à la faveur des réunions de plus en plus fréquentes des pays les plus riches, les pays européens les plus puissants pourront-ils – après l'élection présidentielle, sans doute – trouver ensemble le moyen de ramener dans les caisses publiques les sommes considérables qui en sortent inexplicablement. Notre État ne peut continuer de fonctionner ainsi ! L'État ne peut redistribuer que ce qu'il a ; or, aujourd'hui, il n'a pas grand-chose.

Si elle agit seule, la France ne pourra naturellement pas faire grand-chose. Voilà pourquoi nous devons nous mettre d'accord avec les grands pays d'Europe et ceux des États du monde démocratique qui le voudront bien.

Quoi qu'il en soit, nous ne pourrons continuer longtemps ainsi, même avec cette prime, qui a certes le mérite d'exister, mais qui, mes collègues l'ont dit, ne touchera pas grand-monde et qui n'équivaut pas à une augmentation de salaire.

L'élu de longue date que je suis est en tout cas frappé de constater qu'un nombre croissant d'établissements médico-sociaux – hôpitaux, cliniques – ferment, notamment dans les territoires ruraux. Et je ne vois pas ce qui pourrait freiner ce processus.

Enfin, nous n'avons pas été capables de tenir compte de l'évolution de l'espérance de vie. En effet, bien que celle-ci ait gagné vingt ans au cours du dernier quart de siècle, nous sommes incapables de soigner les personnes qui vieillissent, qui ne peuvent plus être prises en charge par leur famille et qui souffrent de maladies très éprouvantes. Je le constate régulièrement en visitant des établissements qui, faute de moyens humains, ne disposent pas de l'encadrement nécessaire pour prendre soin d'eux.

Si nous ne parvenons pas à les prévenir, les difficultés seront grandes au cours des années à venir. À ces problèmes, les agences régionales de santé ne peuvent opposer que le manque d'argent et l'impossibilité d'agir.

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