Si la LOLF est source de réels progrès dans le pilotage des finances publiques et facteur d'une plus grande transparence du budget, les élus ultramarins restent un peu sur leur faim ! Nous nous réjouissions que le budget de l'outre-mer fasse l'objet d'une mission propre, regroupant l'ensemble des politiques publiques qui intéressent nos territoires. Les spécificités de ceux-ci le justifiaient pleinement. Or l'examen de cette mission donne souvent lieu à d'âpres débats entre le ministre de tutelle et les parlementaires parce qu'elle ne couvre en fait qu'une petite part des moyens que l'État consacre à ces territoires ultramarins – 2 milliards sur un ensemble de 16 milliards, dépenses fiscales et budgétaires confondues. Et si, l'an dernier, un document de politique transversale a été publié par Mme la ministre chargée de l'outre-mer, il n'a donné lieu à aucun débat ni en commission ni en séance publique…
Nous souhaitons appréhender dans leur intégralité les moyens attribués à l'outre-mer, mais la discussion, le contrôle et l'évaluation des politiques ultramarines sont partiels, voire tronqués. Ne pensez-vous pas que ce morcellement des politiques publiques entre différentes missions est contraire à l'esprit de la LOLF et nuisible à ces politiques mêmes ? Dans quelques années, il pourrait très bien se faire que nous conservions une mission à 2 milliards tandis que le total des dépenses serait tombé de 16 à 13 milliards, par exemple...