Monsieur Gorce, j'ai déjà indiqué les raisons de la présence française en Afghanistan et je l'ai expliqué aux parents d'au moins trois soldats français. Nous sommes présents dans ce pays parce que le gouvernement afghan nous a demandé de faire prévaloir la démocratie contre le terrorisme, mais aussi pour ne pas laisser libre cours à celui-ci, ce qui conduirait à exposer la France, une des cibles prioritaires du terrorisme extrémiste d'Al-Qaida ou d'AQMI.
Par ailleurs, il est assez curieux que certains nous aient reproché de ne pas retirer nos troupes plus tôt et, lorsque nous le faisons, de le faire par suivisme ! Nous l'avons fait au bon moment, non pas par suivisme, mais parce que nous pensions que les conditions étaient réunies pour cela, que les progrès que nous avons réalisés dans la sécurisation de la Surobi – district que nous voulons transférer à l'armée afghane au cours de cette année – nous permettaient d'engager ce processus de retrait.
Je pense en effet que nous avons la défense de notre diplomatie. Aucun autre pays en Europe, à l'exception de la Grande-Bretagne, n'est capable de s'engager dans une opération telle que celle que nous menons en Libye. Depuis trois mois, des dizaines de sorties aériennes ont été réalisées au-dessus de ce pays et 30 à 40 % des frappes militaires auxquelles elles ont donné lieu ont été assumées par l'armée française.
Nous avons les moyens de le faire : ce n'est pas parce que quelques généraux à la retraite disent le contraire, en France comme en Grande-Bretagne, que cela est vrai. Ces opérations ont un coût, bien sûr, mais nous menons une politique de redéploiement. La force Licorne en Côte d'Ivoire, qui a atteint 1 700 militaires au plus fort de l'intervention, devrait être réduite à 300 ou 400 à la fin de cette année, ce qui nous permet de retirer plus d'un millier d'hommes. De même, nous sommes en train de discuter avec le Tchad un nouvel accord de coopération et nous avons lancé une réflexion sur le format de notre dispositif Épervier, fort de plus d'un millier d'hommes.