Il est très symbolique que le ministre allemand de la défense soit auditionné par notre Parlement au moment où s'engage une réflexion sur la réorganisation de l'armée allemande et quand la France revient dans le commandement intégré de l'OTAN. Français et Allemands sont solidaires du mouvement de rénovation de l'OTAN engagé depuis le sommet de Lisbonne et attentifs à construire un partenariat utile avec la Russie. Sur l'Afghanistan, nous partageons le même point de vue ; ce n'est pas le cas sur la Libye, mais n'est-ce pas le propre d'une construction politique durable que de pouvoir tantôt partager les mêmes objectifs, tantôt marquer sa différence, en faisant comprendre à l'autre les raisons de cette divergence ?
Je le confirme : il y a entre la France et l'Allemagne des coopérations réussies, comme l'A400M, le Tigre ou le NH90, des partenariats à travers des sociétés industrielles implantées de part et d'autre du Rhin comme EADS ou MBDA, mais aussi, parfois, de la concurrence loyale. Il existe, j'en suis persuadé, de nouveaux terrains de coopération à explorer.
Je forme le voeu que la relation qui est en train de se nouer avec le Parlement français soit durable ; en Allemagne, le rôle du Parlement est très important et je souhaite qu'il en soit de même en France. Pour le ministre de la défense que je suis, être auditionné par la commission compétente du Sénat ou de l'Assemblée nationale n'est jamais un événement banal. En recevant le ministre allemand, les parlementaires français montrent combien ils sont attentifs à la poursuite et à l'approfondissement du lien franco-allemand, élément fondateur et stabilisant de la construction européenne, auquel nous sommes tous très attachés, quelle que soit notre appartenance partisane.