Vous évoquez la situation en Libye avec un ton plutôt optimiste. Quels éléments objectifs permettent de l'être ?
Amiral Édouard Guillaud. La PESDC ne peut fonctionner sans une volonté commune. À cet égard, le dernier discours de M. Gates peut avoir un effet dynamisant. Mais on ne peut préjuger de la réaction des Européens. L'idée bruxelloise faisant de l'Europe une « grande Suisse » paraît quelque peu utopique. L'affaire libyenne comme les mouvements en Syrie pourraient également être stimulants, tout comme les tiraillements actuellement en Bosnie-Herzégovine.
S'agissant des drones, les craintes sur l'absence de décision doivent être mesurées à l'aune de la durée d'un programme d'armement. Le besoin en drones est certes avéré mais il faudra attendre 2020 pour avoir un système franco-britannique satisfaisant. Compte tenu des contraintes juridiques et techniques, les offres promettant une réponse satisfaisante plus rapidement ne sont pas sérieuses. Il ne faut pas laisser les industriels nous manipuler.
S'agissant de la Libye, je n'ai pas dit que ce sera rapide mais qu'il est possible que ce soit rapide. L'issue dépend aussi de l'attitude du CNT, et des mouvements de rébellion. Le sud commence à se libérer de l'emprise de Kadhafi mais cela sera-t-il suffisant ?