Vous avez évoqué, amiral, les nombreux conflits et territoires où étaient engagées nos armées. Les récents propos du chef d'état-major de la marine sur la nécessité, pour le groupe aéronaval, engagé aujourd'hui en Libye, de faire une escale technique avant de poursuivre les opérations, ont suscité quelques remous. Quel est votre point de vue sur ce sujet, pourrait-on poursuivre les opérations en Libye sans l'appui du Charles de Gaulle ?
Amiral Édouard Guillaud. Sur les dix derniers mois, le porte-avions a été huit mois en opérations, il est donc normal que la question de son entretien se pose. Il faut néanmoins avoir à l'esprit deux éléments suivants : tout d'abord le porte-avions n'est pas encore arrivé au bout de son potentiel ; ensuite nous avons les moyens de compenser un éventuel retrait du porte-avions grâce aux avions de l'armée de l'air. Jusqu'à présent, nous n'avons pas eu besoin de rapatrier des avions d'autres théâtres pour intervenir en Libye. Nous n'avons donc pas encore épuisé l'ensemble de nos capacités.