Madame la ministre, vous venez d'écouter avec beaucoup d'attention les propos de mon collègue Serge Letchimy qui demandait le renvoi en commission de votre texte.
C'est vrai, ce projet de loi représente une avancée significative, mais parce que les populations, en particulier celles de Guyane et de Martinique, ont placé tous leurs espoirs dans ce processus qui voit enfin reconnu l'accès à la responsabilité qu'elles demandent depuis très longtemps, nous ne pouvons pas aujourd'hui, dans le cadre de la procédure d'urgence, bâcler le texte au motif que le temps presse. Non, au contraire, il est nécessaire d'aller plus loin.
Nous savons bien que cette loi ne suffira pas à elle seule à résoudre les problèmes dont souffrent les collectivités et à répondre aux attentes de leurs habitants. Nous savons aussi que si l'État ne joue pas son rôle – et nous n'en avons pas toutes les garanties –, si les moyens et le fonctionnement du ministère de l'outre-mer ne sont ni renforcés ni réorganisés, ce texte voté en l'état ne répondra pas aux aspirations des peuples de Guyane et de Martinique.
C'est la raison pour laquelle nous demandons à Mme la ministre de nous laisser un peu plus de temps, notamment en commission, pour que nous puissions étudier tous les points négatifs. Nous n'oublions pas que ce texte opère des avancées significatives, mais beaucoup reste à faire pour qu'il soit mis à la disposition des populations de Guyane et de Martinique et que nous puissions aller de l'avant. Nous serons sûrs, dès lors, de disposer d'un bon texte qui répondra aux aspirations des peuples de Martinique et de Guyane. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
(La motion de renvoi en commission, mise aux voix, n'est pas adoptée.)