Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je ne reviendrai pas dans le détail sur les principaux enseignements de la loi de règlement. Nous avons déjà entendu le Premier président de la Cour des comptes, le président de la commission et le rapporteur général s'exprimer avec lucidité sur l'exécution du budget 2010. Dire que la situation est inquiétante est un doux euphémisme. En 2010, l'exécution s'est achevée sur un déficit historique de 148,8 milliards d'euros, alors que, le 22 octobre dernier, il était prévu à 91,68 milliards d'euros. L'importance du déficit, le rebond limité des recettes, l'augmentation persistante des dépenses fiscales, le non-respect du zéro volume d'augmentation des dépenses constituent des motifs de préoccupation.
L'année 2010 s'est également caractérisée par un alourdissement de 81 milliards d'euros de la dette de l'État et par le programme d'émission à moyen et long terme le plus important jamais réalisé, d'un montant de 210,7 milliards d'euros. Le passif accumulé de l'État s'élève ainsi à 1 648 milliards d'euros, soit le double du montant qui était le sien en 2002. Oui, monsieur le ministre, je le sais, vous n'étiez pas continûment aux responsabilités, mais, à l'évocation de ces chiffres de base de la dette, du déficit, du chômage et du commerce extérieur, je vous l'avoue, je vous admire, sans vous envier ;…