Le groupe socialiste votera la motion de renvoi en commission défendue par Pierre-Alain Muet pour plusieurs raisons.
Alors que le Président de la République vient de faire un discours sur les investissements d'avenir et s'est permis, ces derniers jours, avec une partie de la majorité, de donner des leçons au parti socialiste sur la bonne gestion des finances publiques, il nous paraît intéressant de confronter la réalité des chiffres, la réalité d'un bilan, avec les promesses et les incantations. En l'occurrence, ce bilan, comme l'a montré Pierre-Alain Muet, est assez accablant pour la majorité, notamment en comparaison avec nos partenaires de la zone euro, singulièrement avec l'Allemagne que le Président de la République prenait souvent en exemple jusqu'à une date récente, s'étant sans doute rendu compte que cette comparaison n'était pas flatteuse pour notre pays ou pour sa politique. Ainsi, notre déficit se situe à 7,1 % du PIB contre 3,3 % en République fédérale et 5,7 % pour l'ensemble des pays de la zone euro.
Nous le savons, une série de mesures est venue aggraver les effets de la crise, responsable selon la Cour des comptes de seulement 38 % de la dégradation des finances publiques. D'autres mesures n'ont pas été prises alors qu'elles auraient dû l'être.
Il faudrait un programme de relance de la croissance économique. Outre les menaces d'emballement de la dette que fait peser le dangereux rapprochement d'avec la zone des 90 % du PIB – évolution qui n'est toujours pas sous contrôle –, il faut compter avec les menaces liées à l'absence de mesures structurelles de nature à relancer la croissance. Aujourd'hui, notre taux de croissance plafonne à 1,5 % quand celui de l'Allemagne s'élève à 3,5 %, soit deux points de plus, ce qui est extrêmement inquiétant pour l'avenir de la compétitivité de notre pays et pour sa place dans l'Union européenne et dans le monde. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)