Car la crise actuelle présente les mêmes caractéristiques. Le parallélisme entre les deux crises est flagrant. La crise de 1929 a été le résultat d'une explosion des inégalités et d'une dérive de la finance. Roosevelt a pris des mesures déterminantes, en mettant en oeuvre une véritable régulation du système financier en séparant les banques d'affaires des banques de crédit. Il a instauré un impôt sur le revenu très élevé sur les plus hauts revenus. Il a développé la protection sociale dans un pays où elle n'existait pas, ce fut le New Deal. Ces trois mesures – régulation financière, rétablissement d'une fiscalité réduisant les inégalités de revenus, protection sociale développée – ont été généralisés dans de nombreux pays, européens notamment, et ont conduit aux trente années de forte croissance de l'après-guerre.
Nous devons aujourd'hui nous inspirer de cette politique et de ses trois composantes pour remettre notre économie nationale, ainsi que l'économie mondiale, en marche.
À rebours des discours libéraux qui ont eu cours ces dix dernières années en France, ce qui caractérise une économie développée aujourd'hui, ce n'est pas un État minimal, mais exactement l'inverse. À l'heure de la mondialisation, on peut construire partout dans le monde une usine moderne avec la technologie la plus en pointe. Mais, pour que celle-ci fonctionne efficacement, encore faut-il une main-d'oeuvre formée, un système éducatif, un secteur de recherche important, des infrastructures, des investissements publics, de la protection sociale. Pour prendre des risques, il faut avoir la certitude de ne pas être laissé au bord du chemin en cas de difficultés. Bref, il faut tout ce qui constitue un système public ou para-public, en tout cas, avec un financement collectif.
C'est ce qui a été oublié pendant trente ans dans la mondialisation libérale, c'est aussi ce que vous avez complètement oublié ces dernières années. C'est, à mon avis, ce qu'il faut reconstruire dans notre pays comme dans le monde.
Bref, contrairement à ce que l'on entend dans tous les discours libéraux, la solidarité est un véritable facteur d'efficacité économique. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)