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Intervention de Pierre Mongin

Réunion du 22 juin 2011 à 10h00
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Pierre Mongin, président-directeur général de la RATP :

Nous verrons avec les services de secours et d'incendie si la sécurité est suffisante : il est possible que les quais ne soient pas toujours assez larges et que quelques escaliers supplémentaires soient à prévoir, mais cela reste relativement marginal par rapport à l‘ensemble du projet. Le problème est plutôt de définir en termes de financement si le passage de 6 à 8 voitures fait partie du projet du Grand Paris ou des projets ordinaires du STIF car il s'agit d'un investissement conséquent. On n'échappera pas à ce débat qu'il n'appartient pas à la RATP de trancher, sachant tout de même qu'il y a tout intérêt à décider le plus vite possible qui paye et comment.

Pour en terminer avec la ligne 14, le mélange des technologies ne peut être qu'un élément de complication, y compris des activités de maintenance. À cet égard, je ne crois pas du tout, contrairement à un procès qui a été fait un peu vite, que la technique du métro sur pneus, privilégiée lors de la création de la ligne 14 Météor à Paris, soit à rejeter car elle présente l'avantage, d'une part, d'offrir des possibilités de freinage bien plus rapides et sécuritaires que le fer et, d'autre part, d'éviter du bruit et des vibrations dans l'environnement immédiat. Ces deux avantages considérables sont à mettre en regard d'un seul inconvénient, à savoir l'augmentation de la consommation d'énergie, sachant toutefois que celle-ci est relativement limitée et qu'elle peut être compensée par l'amélioration des performances des moteurs. Cela étant, c'est un débat qui ne dépend plus aujourd'hui de la RATP, mais de la Société du Grand Paris. Le choix a été fait, avec cette rupture de charge à Pleyel, de pouvoir envisager une autre technologie au Nord, mais rien n'est encore décidé à cet égard et nous saurons aussi nous préparer à une technologie fer. C'est d'ailleurs dans cet esprit que nous avons créé récemment une filiale à 5050 avec Alstom afin de développer, dans le cadre des investissements innovants et avec l'aide du Commissariat général à l'investissement, une nouvelle génération de métros automatiques qui seront les métros du XXIe siècle.

Monsieur Chassaigne, la question des droits de péage arrive un peu trop tôt. Nous sommes en effet en plein exercice d'évaluation du flux financier nécessaire à la rémunération de l'infrastructure, lequel sera arrêté dans le cadre de la contractualisation dont nous discutons avec le président du STIF, sachant que le niveau des péages dépendra des besoins du financement de l'infrastructure dans la durée.

Concernant notre feuille de route nationale et les 650 millions d'euros de chiffre d'affaires hors Île-de-France que j'évoquais, nous sommes en pourparlers avec le sénateur-maire de Clermont-Ferrand, M. Serge Godard, pour envisager une prise de participation au capital de la société anonyme d'économie mixte des transports en commun de l'agglomération clermontoise – T2C. Nous souhaitons – c'est aujourd'hui public – racheter les parts de la Chambre de commerce pour entrer au capital de cette SEM, car nous pensons que la RATP, qui est une grande entreprise de service public, a vocation, comparée à ses deux concurrents que vous avez cités, Veolia et Keolis, à jouer le rôle que la Caisse des dépôts a longtemps tenu dans sa relation avec les collectivités locales, pour aider celles-ci à construire des systèmes de transport urbain de qualité. Notre responsabilité d'entreprise nationale, c'est aussi sans doute d'investir dans des SEM lorsque nous en avons l'occasion.

Concernant, enfin, la maintenance ferroviaire, j'ai appelé l'attention lors de mon audition devant la commission d'enquête sur la situation de l'industrie ferroviaire présidée par M. Alain Bocquet et dont le rapporteur était M. Yanick Paternotte, sur l'entreprise de réparation ferroviaire ACC. Nos programmes, en accord avec le STIF, visent à faire durer les matériels le plus longtemps possible, dans le respect de certaines règles en matière de coût et de sécurité. Mais si nous avons besoin en France d'une industrie de la rénovation, nous ne pouvons pas être les seuls donneurs d'ordre et il est donc nécessaire qu'elle trouve d'autres clients que la RATP ou la SNCF. Nous sommes en tout cas préoccupés par la situation de relative fragilité de cette industrie dont, je le répète, nous avons besoin avec le STIF pour assurer une optimisation de nos investissements dans le futur.

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