Tous les partenaires européens n'ont pas la même sensibilité quant à l'Union euro-méditerranéenne, en effet. Vous avez souligné à juste titre que l'intérêt de l'Europe pour la Méditerranée ne signifie pas qu'elle se désintéresserait des pays d'Europe orientale. Or des questions se posent à leur égard aussi.
La Serbie a été dépouillée du Monténégro et du Kosovo. Son président, M. Tadić, s'est exprimé en faveur de l'adhésion à l'Union européenne et a fait acte de « repentance » pour les crimes commis durant la guerre de Bosnie. En outre, le général Mladić a été arrêté et extradé. Or, l'accord de stabilisation et d'association (ASA) nécessaire à l'adhésion de la Serbie a été ratifié par 19 pays, mais pas encore par la France, alors que nos deux pays ont de nombreux points communs et une histoire commune. Il serait paradoxal que la France ne suive pas de plus près le dossier de l'ASA de la Serbie, alors que d'autres pays soutiennent la démarche de la Croatie, qui a pourtant eu des positions et des alliés différents à certains moments de l'histoire de l'Europe.