Oui, lorsqu'elle était magistrate, vous la trouviez très bien. Aujourd'hui, alors qu'elle a d'autres activités, vous l'aimez moins…
Cela étant, chacun le reconnaît, elle a une crédibilité incontestable sur le sujet. J'ai organisé, la semaine dernière, à Nantes, une table ronde qui réunissait des syndicats de magistrats, le représentant du bâtonnier, des représentants des personnels de la pénitentiaire, des associations de victimes et des associations de réinsertion de détenus. On sait qu'il y a des oppositions entre les personnels de la pénitentiaire, par exemple, et les magistrats ou les associations, ou encore entre les avocats et les magistrats. Mais j'ai été frappé par le fait que des acteurs censés porter des points de vue différents sur la réalité – puisque leur fonction diffère – convergent aussi fortement dans leur diagnostic de la situation sur le terrain. Et dans leur sentiment – qui n'a jamais été aussi fort – d'être tenus dans le mépris par votre gouvernement et votre majorité. Et ce quelle que soit leur sensibilité politique.
Examiner un texte aussi important dans une telle impréparation et une telle absence de concertation – en témoigne la rapidité avec laquelle vous avez dû travailler – est tout simplement inacceptable.