Permettez-moi tout d'abord de saluer la brillante performance technologique réalisée hier par l'avion solaire de Solar Impulse, piloté par M. André Borschberg. Nous avons auditionné ici même M. Bertrand Piccard et nous ne doutions pas qu'avec un tel nom il réussirait ce challenge ! (sourires) La Commission du développement durable ne pouvait passer sous silence cet exploit, et je vous demande, Monsieur le président, de bien vouloir adresser toutes nos félicitations à MM. Piccard et Borschberg.
Pour reprendre votre expression, Monsieur le président Santini, le Grand Paris est une « ville-monde ». Par conséquent, son aménagement et son développement concernent l'ensemble du territoire français. Le 26 mai dernier, le conseil de surveillance de la Société du Grand Paris a voté à l'unanimité en faveur du schéma d'ensemble du futur « Grand Paris Express », ce « supermétro » automatique qui ceinturera la capitale. Je tiens à souligner le caractère unanime de ce vote, que je trouve remarquable au sein d'une instance qui rassemble des élus de toutes tendances politiques. C'est la preuve que les grands projets savent rassembler et fédérer.
Le député de la Somme que je suis espère que le même XXX l'intérêt général animera les acteurs d'un autre très grand chantier d'aménagement du territoire qui concerne aussi la région parisienne, je veux parler du canal à grand gabarit Seine-Nord Europe... Je forme à cet égard le voeu qu'un soin particulier soit apporté à la gouvernance de cet immense chantier, afin que la recherche des meilleures retombées possibles pour les territoires, y compris pour le Grand Paris, prévale sur les querelles de chapelles.
Le schéma d'ensemble du réseau prévoit 72 gares, dont 57 nouvelles, sur trois lignes de métro automatique d'une longueur d'environ 175 kilomètres, le tout pour un investissement prévisionnel de 32,5 milliards d'euros d'ici à 2027. C'est un projet colossal qui va mobiliser d'énormes ressources ! De quelles garanties le conseil de surveillance s'est-il entouré pour éviter le « syndrome TGV », c'est-à-dire le risque que la mobilisation de ces ressources ne se fasse au détriment de l'entretien et de la mise à niveau des lignes existantes ? Faut-il rappeler que le développement des lignes TGV a « cannibalisé » les moyens de la SNCF au détriment des lignes uniques ?
En ce qui concerne la préservation du foncier agricole, je suis régulièrement interpellé par la profession agricole sur la menace que représente le grignotage permanent des terres pour les besoins du développement urbain et économique. Toutes les secondes, 24 mètres carrés de terres agricoles disparaissent, ce qui équivaut à la disparition d'un département français tous les dix ans. Si le développement des activités humaines est indispensable, il doit être pensé dans les termes les plus économes possibles pour le foncier agricole comme pour les espaces naturels.
Je crois savoir que cette question se posait avec une acuité particulière sur le site du plateau de Saclay, l'un des grands pôles desservis par le futur réseau. Comment ces préoccupations ont-elles été prises en compte, à Saclay en particulier et sur l'ensemble du réseau en général ?
Enfin, au-delà des besoins des Franciliens, la demande d'interconnexion des voyageurs de province désirant se rendre dans la couronne parisienne sans passer transiter par Paris a-t-elle été entendue ?