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Intervention de Isabelle Lemesle

Réunion du 26 mai 2011 à 9h00
Mission d’évaluation et de contrôle de la commission des finances

Isabelle Lemesle, présidente du Centre des monuments nationaux, CMN :

Héritier de la Caisse nationale des monuments historiques et des sites, créée en 1914, le CMN s'est vu confier progressivement des missions plus étendues. Alors que la Caisse se bornait à encaisser les droits d'entrée dans les monuments historiques de l'État, le CMN est un opérateur intégré : maître d'ouvrage, il développe également une politique culturelle et scientifique, ainsi qu'une approche économique. Il est en outre éditeur.

Ces missions multiples s'inscrivent dans une double temporalité. Nous avons d'abord à conserver pour les générations futures une centaine de monuments, que l'État nous remettait jusqu'à présent en dotation, régime qui a été supprimé en décembre 2008 au profit d'une procédure déconcentrée, mais nous avons aussi à faire connaître ce patrimoine au plus grand nombre de visiteurs. Le CMN est ainsi le premier opérateur public touristique culturel français, avec 8,6 millions de visiteurs accueillis – soit, à titre de comparaison, un peu plus que le Louvre.

Présent dans dix-huit régions, le CMN assure l'ouverture à la visite et la conservation de monuments qui sont les grands témoins de l'histoire de France, mais aussi de l'histoire de l'art et de l'architecture. Cela couvre un vaste champ historique, qui va des grottes ornées de Dordogne – qui datent de 30 000 ans avant Jésus-Christ – aux villas contemporaines de Le Corbusier et de Mallet-Stevens. Le CMN est aussi le premier gestionnaire de sites UNESCO en France.

Depuis 2007, il est également maître d'ouvrage des travaux de conservation et de restauration sur les monuments qui lui sont remis en dotation. Il assure par ailleurs l'ouverture au public d'un certain nombre de monuments qui ne sont pas des monuments nationaux, en particulier des tours et des trésors de certaines cathédrales – qui restent sous la maîtrise d'ouvrage des directions régionales des affaires culturelles (DRAC).

Les monuments confiés au CMN bénéficient d'une politique dynamique de promotion et de communication. Ils font l'objet d'un système de péréquation, les six monuments présentant un résultat bénéficiaire nous permettant d'en ouvrir une centaine sur l'ensemble du territoire. C'est ce que j'appelle un « système de solidarité nationale patrimoniale ».

J'en viens à notre mode de financement. Le budget total du Centre s'élève à 120 millions d'euros, investissement et fonctionnement confondus. L'investissement est pris en charge à hauteur de « seulement » 25 millions par l'État, dont 15 millions sur le budget du ministère de la Culture, le reste provenant d'une ressource affectée. En fonctionnement, nous nous autofinançons à près de 80 % – ce qui est rare pour un établissement public culturel - grâce à des ressources propres constituées à 68 % des recettes de billetterie – environ 41 millions d'euros par an –, à 9 % des recettes tirées de l'occupation domaniale, c'est-à-dire des tournages de films, baux ou concessions de restaurants, et à 17 % des ventes par les boutiques des monuments, auxquelles s'ajoute notre activité éditoriale – nous figurons au 98e rang des éditeurs français.

Le CMN compte 1 269 agents permanents, auxquels s'ajoutent 879 agents occasionnels ou saisonniers, dont 191 équivalents temps plein (ETP) ; 478 des permanents sont des agents de l'État affectés, 711 des agents contractuels en contrat à durée indéterminée (CDI). Trois cents personnes travaillent au siège à Paris, et environ mille dans les monuments ; 40 % des agents se consacrent à l'accueil et à la surveillance, 17 % à la billetterie et à la vente, et 33 % occupent des fonctions d'administration et de gestion.

Nous avons remanié notre structure en février 2009 pour intégrer la nouvelle compétence de maîtrise d'ouvrage et nous doter d'une organisation plus efficace nous permettant de développer nos savoir-faire et de mieux nous faire connaître. Nous avons donc mis en place, dans une économie de moyens, un siège expert au service des monuments. Nous avons créé 23 ETP pour exercer la nouvelle compétence de maîtrise d'ouvrage ; hormis ces postes, nous n'avons procédé à aucune création d'emplois. Quatre directions ont été créées : la direction de la maîtrise d'ouvrage, mais également une direction scientifique, une direction des relations extérieures et de la communication – nous n'avions jusqu'ici qu'une direction de la communication qui ne s'occupait ni des relations avec les élus ni des relations internationales, et n'avait pas vraiment les moyens de développer le mécénat – et, enfin, une direction du développement économique : puisque nous vivons essentiellement de nos ressources propres, nous devons nous attacher à les faire croître.

Les monuments sont placés sous la responsabilité d'une trentaine d'administrateurs, chacun en ayant donc plusieurs sous son autorité. Nous avons revu leur profil pour privilégier les bons généralistes, capables d'appréhender sur le terrain l'ensemble des missions du CMN. Nous avons en outre abandonné progressivement le système qui consistait à confier certains monuments à des architectes des bâtiments de France (ABF). Enfin, nous avons établi des organigrammes normés qui clarifient les responsabilités dans les monuments – à ce propos, il faut garder à l'esprit que nos structures administratives sont parfois très légères : trois agents dans les plus petits monuments, contre 80 dans les plus grands.

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