…alors que les projections avaient été établies pour 40 000. Dans le bassin d'emploi que je représente – 45 % d'actifs industriels – il existe un besoin de formation. Or mettre en place des systèmes de formation dans l'industrie c'est quasiment mission impossible actuellement, sauf peut-être parfois avec le Conservatoire national des arts et métiers et certaines régions plus ou moins motivées.
Quant aux insatisfactions, elles restent encore substantielles : empilement des structures ; manque de pilotage – qui est le pilote dans l'avion ? – ; absence de lisibilité d'un système qui demeure trop complexe ; rigidités du système éducatif.
Si l'on veut développer la formation, on a besoin de tuteurs. Or beaucoup de salariés de cinquante-sept ou cinquante-huit ans possèdent une très grande expérience tout en étant fatigués d'un travail répétitif. Nous avions décidé la mise en place d'un fonds de mutualisation doté de vingt millions d'euros et permettant justement d'aider les entreprises et de cofinancer le tutorat, en particulier dans les entreprises industrielles et dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.
Depuis plusieurs semaines, j'attends la sortie du texte avec impatience car je suis convaincu que beaucoup d'industriels, d'organisations syndicales et d'élus sont prêts à se battre pour faire en sorte que nous réduisions la pénibilité ou la peur de certains salariés fatigués d'aller jusqu'à soixante-deux ans…