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Intervention de Bertrand Méheut

Réunion du 8 juin 2011 à 10h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Bertrand Méheut, président-directeur général de Canal :

Puisqu'on en est aux faits, je vais contredire ce qui vient d'être dit. Je pourrais reprendre absolument mot à mot ce qu'a dit M. Alain Weill. Arrêtons d'être misérabilistes : vous croyez que chez Google on se pose la question de l'émergence des nouveaux revenus au moment de développer une nouvelle activité ? Les faits, ce sont 19 chaînes gratuites de la TNT en France contre 50 en Grande-Bretagne, les 0,15 % du PIB investis en publicité à la télévision, soit trois à quatre fois moins que dans d'autres pays…

Je pense qu'en segmentant des offres, on arrive à croître. Canal + pendant toute la période de crise a été le seul acteur historique avec une croissance très forte de ses revenus publicitaires. Nous ne sommes pas des génies : nous avons proposé des programmes qui ont bien fonctionné avec des cibles nouvelles. Nous avons développé des accès à trente-deux annonceurs qui ne pouvaient pas trouver de débouchés sur d'autres chaînes et qui sont désormais spécifiques à Canal +. Notre métier, c'est d'être intelligents et de trouver les nouveaux annonceurs qui n'ont pas aujourd'hui de débouchés. Il y a moins de marchés publicitaires en France que ce que l'on pourrait atteindre. Ainsi, il faut ouvrir la publicité à la télévision à tous les secteurs interdits. Pourquoi arrêter ou limiter la publicité à la télévision ? La réalité va être le foisonnement. A quoi bon être frileux ?

Je ne demande aucune mesure de protection car la situation de compétition est pour moi inéluctable. YouTube annonce le lancement de vingt chaînes qui vont être sur le téléviseur connecté face aux dix-neuf chaînes existantes de la TNT. Pour résister, il faut donc présenter des offres autour de marques fortes. Notre projet de chaîne compensatoire sur la TNT consiste ainsi à proposer une chaîne bien spécifique dans l'univers de marques de Canal +. Cela permettra de financer la création ainsi que des programmes de valeur culturelle adaptés à cette spécificité. C'est inéluctable de proposer des nouveaux programmes et des nouvelles chaînes linéaires, segmentées ou pas. Chacun y retrouvera son choix stratégique.

La question difficile porte sur la régulation des nouveaux acteurs qui seront présents sur le téléviseur et ne sont pas soumis à des obligations ou ne se prêtent pas à des investissements très élevés dans les contenus. La réalité, c'est l'ouverture et le foisonnement, il faut donc que nous nous battions, que nous soyons suffisamment dynamiques pour profiter de l'ensemble de ces développements et résister à ces nouvelles offres en proposant quelque chose de différent.

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