Comment pouvez-vous soutenir que la question du pouvoir d'achat ne se pose pas ? Lorsque les salaires augmentent de 1 ou 1,5 %, dans le meilleur des cas, les dépenses contraintes – c'est-à-dire l'électricité, le gaz, les assurances, les mutuelles – augmentent, elles, au minimum de 5 ou 10 %. De plus en plus de Français qui vont tous les matins au travail ne comprennent pas que l'on ne puisse pas vivre normalement de son travail, à cause de l'évolution des dépenses contraintes. C'est une situation que vous connaissez parfaitement, puisque vous devez rencontrer ces mêmes gens dans vos circonscriptions. Ils méritent une autre réponse que celle qui consiste à annoncer urbi et orbi que, tout compte fait, leur pouvoir d'achat s'améliore.
Deuxièmement, monsieur le ministre, je pense qu'au lendemain du chèque de deux milliards que vous avez signé pour les plus privilégiés, à travers une pseudo-réforme fiscale relative au bouclier fiscal que vous avez si longtemps défendu, vous devriez être un peu plus modeste sur la question de la justice fiscale. Nous avons, là aussi, des propositions, notamment la fusion entre l'impôt sur le revenu et la CSG.
Si vous dites que l'idée d'une conférence salariale relève de la naïveté ou de la communication, c'est parce que, en fait, vous ne voulez pas que l'on discute de l'augmentation des salaires. Cela ne vous intéresse pas que cette discussion ait lieu. Ce serait pourtant un grand débat public, qui concernerait l'ensemble des Français. Nous n'attendons pas qu'il en sorte un chiffre d'augmentation des salaires. L'idée est qu'il en sorte des orientations. Nous voulons une meilleure répartition de la richesse, et nous choisissons pour cela le dialogue social. C'est précisément ce que vous ne faites pas, et depuis tant d'années.
(L'amendement n° 86 n'est pas adopté.)