Monsieur le président, messieurs les ministres, chers collègues, si j'interviens dans ce débat préalable au Conseil européen, c'est essentiellement pour vous dire qu'il nous faut faire preuve d'une plus grande solidarité économique.
En effet, l'Europe s'est engagée dans des plans d'austérité que l'on pourrait comparer aux plans d'ajustement structurels qui ont ruiné les services de santé et d'éducation des pays en voie de développement dans les années 1980. Force est de constater que ces plans ne fonctionnent pas. La dette de la Grèce, par exemple, continue d'augmenter.
C'est à cause du sacro-saint marché et de ses dérives spéculatives que les citoyennes et les citoyens européens connaissent de très graves difficultés. Mais ce sont aux salariés, aux retraités, aux bénéficiaires des minima sociaux que l'on demande de payer, et non aux spéculateurs.
Au nom de la nécessaire responsabilité budgétaire face à la crise, ces choix idéologiques mettent en péril la cohésion sociale entre Européens et notre capacité commune à assurer la transition écologique de nos économies.
Ces choix risquent en particulier de sacrifier une génération entière de jeunes dans bon nombre d'États membres, où ils sont très durement touchés par le chômage et où, loin de pouvoir contribuer pleinement à la construction de leur avenir, ils se sentent de plus en plus exclus.
Cette situation doit radicalement changer. Puisque les marchés financiers s'attaquent aux dettes souveraines, mettons en commun une partie de ces dettes sous forme d'euro-obligations. Ainsi, personne ne pourra spéculer contre la dette dans toute la zone euro. Car il ne faut pas casser la solidarité, mais mieux l'organiser.
Contrairement à ce qu'affirme le gouvernement français, ce ne sont pas les mesures mises en oeuvre sous la présidence de M. Sarkozy qui ont permis à la France de mieux résister à la crise financière.