Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Audronius Ažubalis

Réunion du 31 mai 2011 à 17h30
Commission des affaires étrangères

Audronius Ažubalis, ministre des affaires étrangères de Lituanie :

Les frontières entre la Russie et la Lituanie sont très bien gardées. Des procédures spécifiques ont été mises au point pour ce qui concerne le transit ferroviaire depuis Kaliningrad : les wagons qui quittent la Russie pour traverser la Lituanie sont scellés et gardés, et de manière plus stricte encore quand il s'agit de convois militaires ; dans ce cas, des militaires lituaniens non armés sont à bord.

J'ai un peu de mal à comprendre la question portant sur les relations entre les familles lituaniennes et la Russie ; à ma connaissance, il n'y a pas d'affaires en suspens au consulat.

La Lituanie, qui fait partie de l'espace Schengen, a souhaité aborder avec la Russie la question spécifique de l'extension du territoire du petit trafic frontalier dans la région entière de Kaliningrad mais la Lituanie n'est pas d'accord avec les propositions russes de l'extension du territoire du petit trafic frontalier vers l'UE comme le souhaiterait la Russie.

La position de la Lituanie est que le petit trafic frontalier ne doit pas être un substitut pour le régime sans visas.

La Lituanie a voté en faveur des sanctions imposées par l'Union européenne à la Biélorussie car l'interdiction d'entrée dans l'Union européenne et le gel des avoirs touchent les soutiens du régime et nous souhaitions que les sanctions existantes soient étendues aux proches des personnalités déjà sanctionnées. Certains jugeront sans doute les sanctions peu démocratiques, mais est-il démocratique d'incarcérer des gens sans jugement et de les torturer ? Nous sommes plus circonspects à l'idée de sanctions économiques, qui demandent à être mûrement réfléchies. La Biélorussie est une grande productrice de textile si l'on empêche ce commerce, le taux de chômage explosera. Des sanctions portant sur la production d'équipements militaires ou sur les transactions financières avec l'étranger seraient plus efficaces, mais il faut envisager la question sous tous ses aspects. Il serait en effet fâcheux que des sanctions renforcées aient pour effet de pousser le président Loukachenko vers la Russie ; la Lituanie verrait cette évolution d'un mauvais oeil. D'autre part, la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan formant une union douanière liée par des accords de libre-échange, des sanctions économiques imposées à la Biélorussie pourraient se révéler inopérantes, un mécanisme de réexportation pouvant être mis au point.

La Lituanie est favorable à la création d'un État palestinien, mais je ne suis pas certain que cette position soit majoritaire au sein de l'Union européenne. Nous sommes favorables à la coexistence de deux États, Israël et la Palestine.

Il nous semble préférable de laisser le Conseil de l'Europe traiter de la question des Kurdes de Turquie.

La Lituanie et la Lettonie ont des rapports très étroits, et leurs langues ont des racines communes. Nos points de vue s'expliquent souvent par notre tragique passé commun, celui de l'occupation soviétique. Nous considérons la Lettonie comme un pays frère. Les quelques différences entre nous sont que la Lituanie est un pays catholique, la Lettonie et l'Estonie des pays luthériens, et que si la Lituanie a une histoire vieille d'un millénaire, la création de l'Estonie et de la Lettonie date de 1918.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion