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Intervention de Jacques Renard

Réunion du 26 mai 2011 à 10h00
Mission d’évaluation et de contrôle de la commission des finances

Jacques Renard, directeur du Centre national des variétés et du jazz, CNV :

Créé au début des années 2000, le CNV est un établissement public industriel et commercial qui a succédé à l'Association du fonds de soutien aux variétés, elle-même issue en 1986 du Fonds de soutien au théâtre privé.

Il a pour fonction de percevoir une taxe de 3,5 % sur tous les spectacles relevant du champ des musiques actuelles et des variétés et d'en redistribuer le produit aux professionnels et aux entrepreneurs de spectacles – et non aux artistes – via dix commissions. La répartition passe par un double mécanisme de droit de tirage et d'aide sélective.

Nous jouons donc le rôle d'un petit Centre national du cinéma dans le secteur de la musique actuelle et des variétés : perception d'une taxe obligatoire et redistribution aux bénéficiaires. Le droit de tirage, qui n'est pas totalement automatique, représente 65 % de la redistribution et les aides sélectives absorbent les 35 % restants, la différence avec le CNC étant à cet égard très faible.

Nous aidons au développement économique des entreprises de spectacles et, à travers ce soutien, contribuons à la promotion de la diversité culturelle et artistique. Notre mission première est en effet de rassembler la profession, d'en fédérer les acteurs, qui sont très divers, et, grâce au mécanisme de mutualisation que je viens de décrire, de faire reposer sur le succès rencontré par les grands spectacles l'aide au développement d'artistes, aux nouveaux talents, aux salles de spectacles, aux résidences de musiques actuelles et aux festivals, lesquels sont souvent déficitaires.

Nous sommes également chargés, par délégation du ministère de la Culture, du programme Zénith – dix-sept salles en France. De nouveaux projets apparaissent, notamment de construction de salles de spectacles. Nous disposons par ailleurs d'un centre de ressources qui joue un rôle d'observation, d'information, d'expertise et de conseil auprès des professionnels et qui publie les documents que nous vous avons adressés, notamment les rapports d'activité. Nous organisons des débats, des conférences et des réunions. Nous disposons enfin de réseaux de promotion commerciale, afin de faciliter l'accès des entreprises de spectacles à la publicité par voie d'affichage, notamment dans les gares ou les stations de métro, ce qui leur permet de trouver de nouveaux spectateurs.

L'évolution de la taxe est positive depuis trois ans : son produit est passé de 17 millions en 2007 à 23,5 millions en 2010, l'augmentation dépassant même 16 % l'année dernière. Cette progression repose sur le succès rencontré, surtout en 2009, un peu moins en 2010, par les grands spectacles, les grosses productions ou les gros festivals. De plus, les cabarets font à présent partie de notre champ de compétence : ils ont généré, surtout les cabarets parisiens, des recettes non négligeables en 2010.

Cette augmentation des recettes ne doit pas masquer la situation très difficile du spectacle vivant musical : si les grosses productions marchent très bien, les petites et les moyennes salles et les spectacles centrés sur les artistes « en développement » et les nouveaux projets connaissent en revanche une diminution de leurs recettes, en raison d'une baisse des réservations et de la fréquentation dont les responsables de salles nous disent qu'elle s'accentue cette année. Seuls échappent à ce phénomène certains festivals rassemblant un large public.

Il faut donc se méfier de l'effet trompe-l'oeil que pourraient produire l'augmentation des recettes de la taxe et le succès rencontré par les grands spectacles. La réalité, c'est que la profession est confrontée à de graves difficultés.

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