J'entends reprendre le débat que nous avons déjà eu dans cette enceinte sur les LBO puisque certains nous ont dit que c'était la panacée universelle et que ce dispositif avait permis de sauver un grand nombre d'entreprises, alors que nous, nous maintenons, particulièrement après la crise que l'on vient de traverser, que les LBO présentent plusieurs inconvénients.
Le premier inconvénient, c'est que, en période de crise, les sociétés concernées sont fragilisées. L'assureur-crédit COFACE a relevé que, sur les 1 600 LBO en France, 900 sont en zone de surveillance et de nombreux en zone d'alerte. Je ne dis pas que les LBO sont à l'origine de ces difficultés, mais ils les aggravent, car le dispositif consiste à prêter beaucoup et à se rembourser sur la bête. En cas de crise, les profits de l'entreprise diminuent et elle n'arrive plus à financer les remboursements.
Second inconvénient : comme on se paye sur la bête, cela provoque des achats et des reventes à des fréquences très rapprochées, et il n'y a bien souvent plus de politique industrielle à moyen terme dans les petites et moyennes entreprises – chacun en a des exemples dans son environnement.
Nous ne proposons évidemment pas d'interdire le système LBO, mais il faut qu'on ne puisse y entrer qu'à partir du moment où le rapport entre les capitaux propres et la dette financière n'est pas inférieur à 66 %, ce qui permettrait à la société d'avoir un socle plus important. Elle pourrait ainsi résister en cas de tempête.