La brève réaction du rapporteur général et du ministre est fort intéressante. Voyez-vous, nous, nous comprenons les mécanismes de l'économie politique. C'est pourquoi, comme nous l'avons proposé l'autre jour en suggérant d'inclure les oeuvres d'art dans l'assiette de l'impôt sur la fortune, nous voulons taxer ce qui est idéologique et spéculatif. En revanche, nous n'avons pas la même approche dès lors qu'il s'agit de rémunérer le travail.
J'ai eu l'occasion d'assister récemment à l'assemblée générale des actionnaires de GDF-Suez. Figurez-vous que M. Mestrallet a décidé d'attribuer d'office des actions à tous les salariés de l'entreprise, aux quatre coins de la planète. On voit bien quel est son objectif : le conditionnement idéologique. Il s'agit de pousser les salariés à renoncer à la bataille pour les salaires en faisant d'eux des agents du grand capital, aussi modestes soient-ils. Autrement dit, M. Mestrallet veut utiliser les petites mains pour remplir les grandes poches des véritables actionnaires, qui, eux, n'assistent pas à l'assemblée générale, mais siègent au conseil d'administration. Aussi, je comprends, monsieur le ministre, que, de nouveau, vous demeuriez silencieux.