L'abandon de la politique de revalorisation du point d'indice et l'adoption de mesures d'individualisation des carrières creusent les inégalités dans la fonction publique. Les plus pénalisés sont les jeunes et les femmes et, plus généralement, les fonctionnaires percevant peu de primes au-delà de leur traitement indiciaire de base. Dans l'enseignement, les mesures en faveur des heures supplémentaires bénéficient moins aux femmes qu'aux hommes : c'est là une source d'inégalités.
Pour ce qui est de la rémunération du mérite, le terme même de « mérite » devrait être redéfini. Associer « mérite » et « performance » est, selon nous, trop rapide. Il fut un temps où le mérite était l'ancienneté, c'est-à-dire la durée du service rendu. Des études montrent que, chez les enseignants, le salaire au mérite est insatisfaisant pour tout le monde et conduit à un appauvrissement du service rendu aux usagers. Une autre politique salariale est cependant possible dans la fonction publique.