Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, par sa proposition de loi visant à lutter contre le décrochage scolaire, le groupe socialiste souhaite apporter des solutions aux jeunes qui quittent prématurément le système scolaire sans avoir obtenu de diplôme ni de qualification. Et je rends grâce à Yves Durand pour avoir suscité ce débat qui nous est cher à travers cette proposition de loi.
En effet, entre juin 2010 et mars 2011, 254 000 jeunes de plus de seize ans sont sortis du système scolaire sans diplôme. Parmi eux, 72 000 sont suivis par des missions locales. Mais il reste encore, et c'est trop, 180 000 jeunes que l'on peut considérer comme perdus de vue. Un pays comme la France ne peut accepter cela. Monsieur le rapporteur, vous avez parlé tout à l'heure de désir du savoir. Est-ce là la fonction érotique du savoir ?
De 13,4 % de décrocheurs en 2002, nous sommes passés à 12 % en 2009, alors qu'ils sont encore 14,4 % dans l'Union européenne. L'Espagne voit son taux augmenter, passant de 30,7 % en 2002 à 31,2 % en 2009. Félicitations, monsieur le ministre : nous ne sommes pas dans l'incantation mais dans l'action.
Faut-il cependant une loi qui rende l'école obligatoire à l'âge de trois ans, dès lors que plus de 95 % des enfants de trois ans sont inscrits à l'école maternelle ? Il y a un danger à institutionnaliser cet état de fait. Pourquoi pas, ensuite, deux ans et demi, deux ans,…