Monsieur le garde des sceaux, j'adhère à tous les propos qui ont été tenus par nos collègues ; je n'y reviendrai donc pas. Je remercie Patrick Bloche d'avoir fait référence à Marie-George Buffet et à Bernard Birsinger pour lesquels ce combat ne date pas d'aujourd'hui.
Nous devons être cohérents. Nous arrivons au terme d'un processus de laïcisation qui s'inscrit dans notre histoire au fil des décennies et même des siècles. Il y a ce qui relève de César et ce qui relève de Dieu. César n'est pas Néron. Il s'agit de se proclamer héritiers de Montesquieu et de Rousseau et d'aller, au nom de la liberté de conscience, jusqu'au bout des processus. La présente proposition de loi nous permet de le faire. Nous sommes aujourd'hui dans une totale confusion. Dans certaines traditions religieuses, le mariage ne relève pas des ministres du culte. Or, des religieux, par mimétisme avec la religion catholique, célèbrent des mariages, en toute illégalité d'ailleurs, car ils le font souvent avant la cérémonie civile. Il est donc temps de sortir de cette confusion et de reconnaître le droit à deux personnes du même sexe de se marier, le mariage étant tout simplement une décision de vivre ensemble et de passer un contrat.
Le texte qui nous est soumis, comme à chaque fois qu'il s'agit d'un problème de société, renvoie à la conscience de chacun.