Face à vos politiques partisanes, desservant l'intérêt du pays au profit d'intérêts catégoriels, les députés du Front de gauche opposent une haute idée de la justice fiscale et de la justice sociale. C'est le sens des amendements que nous avons déposés et que nous défendrons. Goethe – encore lui – a écrit que « les idées audacieuses sont comme les pièces qu'on déplace sur un échiquier : on risque de les perdre, mais elles peuvent aussi être une stratégie gagnante ».
Nous sommes porteurs de cette stratégie gagnante pour le pays lorsque nous proposons de plafonner les salaires dans un rapport d'une à vingt fois le SMIC, lorsque nous soumettons un nouveau barème, plus progressif, de l'impôt sur le revenu, lorsque nous portons l'interdiction des licenciements boursiers, lorsque nous dénonçons les niches fiscales de l'ISF, lorsque nous inventons une modulation du taux d'imposition des sociétés en fonction de la qualité de leur politique d'emploi, lorsque nous défendons une taxation sur la spéculation boursière ou bien encore lorsque nous demandons la création d'un pôle public du médicament pour éviter qu'une affaire honteuse comme celle du Mediator ne se reproduise.
En conclusion, mes chers collègues, je dirai que deux visions ici s'affrontent.
Il y a celle du groupe auquel j'appartiens, qui fait des propositions, quotidiennement. Nous vous démontrons – et nous avons du mérite car nous nous adressons à des gens dont le sonotone est rarement branché (Rires sur les bancs des groupes SRC et GDR) – qu'une autre politique est possible, qu'une autre politique est nécessaire.
De l'autre, nous avons la majorité actuelle, avec son projet de loi de finances rectificative, totalement coupée des réalités des Français et qui mène depuis 2002 une politique clientéliste et donc forcément inégalitaire.
Nicolas Sarkozy a menti aux Français lorsqu'il leur a promis – rappelez-vous, vous ne pouvez pas être amnésiques à ce point ! – qu'il serait le « Président du pouvoir d'achat ».
Mais, en réalité, Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot le rappellent, il s'est illustré comme le président des riches. La vie n'a jamais été aussi dure pour nos concitoyens depuis l'après-guerre. Le Président a promis une république irréprochable. La vérité est que le quinquennat n'a été qu'une suite d'affaires révélant la collusion de nos dirigeants avec les milieux d'argent.