Pour bien comprendre ce qu'est la laïcité, et le sens de la motion qui nous est proposée, il me semble utile de faire un petit retour en arrière.
Tout commence officiellement avec la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, qui, dans son article 10, précise : « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. » C'est donc la reconnaissance de la liberté de conscience, mais dans les limites des règles sociales définies par la loi.
Ensuite, la séparation entre le religieux – essentiellement, à l'époque, l'Église catholique – et le séculier s'est faite à marche forcée, à tel point que Robespierre lui-même s'en est inquiété en 1793, estimant que ce qu'il appelait « l'athéisme aristocratique » allait à l'inverse du but recherché, qui était le respect de la liberté de conscience.
Si Bonaparte approuve la dimension anticléricale de la laïcité, Napoléon la nuance. Ainsi, le Concordat du 28 messidor an IX reconnaît la religion catholique comme « la religion de la grande majorité des Français » et faisant donc partie du paysage social.
En 1804 cependant, le Code civil assoit des bases de notre société laïque et républicaine, mais il faudra attendre finalement la Constitution de 1958 pour que la laïcité soit reconnue officiellement comme une valeur fondamentale de notre République.
Si la loi de 1905 ne cite aucun culte, elle concernait en fait essentiellement les trois religions référencées à l'époque en France métropolitaine,…