Monsieur le président, monsieur le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, mes chers collègues, je m'adresse à vous aujourd'hui avec la conviction profonde que le texte dont nous allons débattre est essentiel, au sens étymologique du terme. Le sujet sur lequel nous nous apprêtons à nous prononcer est, en effet, de première importance, puisqu'il s'agit d'un fondement de notre république : le principe de laïcité. Notre attachement à la liberté fondamentale, dont le principe de laïcité est le corollaire et permet de garantir le respect, est la liberté de conscience.
Or voilà que, depuis quelques années, on observe, sur ces questions, un étrange paradoxe : alors qu'il y a un siècle, la laïcité était un sujet de division, elle est devenue aujourd'hui un sujet de consensus. Au moins en apparence.